Attendue dans le troisième opus de Bridget Jones, Renée Zellweger s'apprête à effectuer un retour tonitruant sous le feu des projecteurs. Et pour anticiper l'engouement médiatique autour du film et de sa personne, l'actrice américaine âgée de 47 ans a pris les devants. Dans une tribune publiée par le Huffington Post et intitulée "Nous pouvons mieux faire", la star s'en prend aux médias qui n'ont cessé de parler d'elle sous l'angle de la chirurgie esthétique, l'épinglant et la critiquant sur ses choix (réels ou non). Et elle met les points sur les "i". Si l'actrice avoue "avoir de la chance" d'exercer ce métier en dépit de la médiatisation et de ses contreparties, elle ne cautionne néanmoins pas la méchanceté gratuite. "En octobre 2014, un article de tabloïd racontait que j'avais probablement eu recours à la chirurgie pour transformer mes yeux. Ce n'est pas grave, tempère la comédienne. Juste une histoire de plus dans la pile des obscénités générées chaque jour par la presse tabloïd et alimentées par des gros titres et des gens qui pratiquent la cruauté lâche de leur pupitre anonyme."
En épinglant "un mensonge avec un comportement abominable", Renée Zellweger ne mâche pas ses mots. "Je n'écris pas aujourd'hui parce que j'ai été publiquement raillée" dit l'actrice, ni parce que sa métamorphose par rapport à la Bridget Jones d'il y a 16 ans en a choqué certains, mais bien pour offrir aux femmes une tribune. "L'histoire de la chirurgie des yeux n'était pas grave en soi, mais c'est devenu un catalyseur pour mon inclusion dans de nouvelles histoires légitimées à propos de l'acceptation de soi et de femmes succombant à la pression sociale qui les pousse à être et à vieillir d'une certaine manière", écrit l'actrice, qui poursuit : "Ce n'est pas un secret que la valeur d'une femme a été historiquement mesurée par son apparence."
Je n'ai pas pris la décision de changer mon visage ni d'opérer mes yeux
"Non pas que ça concerne qui que ce soit, mais je n'ai pas pris la décision de changer mon visage ni d'opérer mes yeux, clame la comédienne. Le fait que ce soit vrai ou pas n'importe à personne, mais la seule possibilité que ce soit un sujet de discussion chez des journalistes respectés et que cela devienne un débat public est une illustration déconcertante de la confusion information/divertissement et de la fixation de notre société sur le physique." L'actrice épingle ceux "qui ont profité d'un scandale inventé", déplorant que des médias plus que respectables – elle vise bien sûr l'article de Variety qui se demandait si la métamorphose de l'actrice allait faire d'elle "une actrice différente" – fassent leurs gros titres sur elles plutôt que sur une actualité utile. Et elle demande aux internautes et lecteurs de changer leur mentalité. "Et si nous étions plus attentifs et consciencieux à propos des choix que nous faisons, où nous choisissons de placer notre énergie et ce que nous achetons ; en se souvenant que ce genre d'informations – à la fois factuelles et fictionnelles – est fréquemment standardisé en tant que produit et que les contenus et comment nous les utilisons ont une signification personnelle, sociale et une conséquence publique", écrit l'interprète de Bridget Jones, se demandant si on "ne devrait pas se questionner sur le fait que l'on semble partager un appétit collectif à être témoins de gens diminués et humiliés par des attaques sur leurs apparences, et comment cela impacte les jeunes générations et les luttes pour l'égalité".