S'il a dû mal à soutenir la comparaison un mois après l'effervescence d'une Mostra à l'aura puissante et dont le tapis rouge fut une fois encore jonché de stars d'envergure, le festival international du film de Rome s'est toutefois offert un final digne de ce nom vendredi 4 novembre 2011.
A défaut d'un défilé de stars, celles qui étaient à l'honneur lors de cette ultime soirée dévolue au septième art dans la capitale transalpine ont offert une belle palette d'émotions, de l'amour zen de Richard Gere et son épouse Carey Lowell au sourire sobre et à la french touch de Guillaume Canet, récompensé du prix d'interprétation masculine, en passant par un nuage rose nommé Noomi Rapace.
Avant même de dévoiler son palmarès, cette VIe édition du festival romain, qui présentait quinze films en compétition, avait préalablement choisi d'attribuer un prix d'honneur à l'Américain Richard Gere. Accompagné par Carey Lowell, son épouse depuis 2002 (et la mère de leur fils de 11 ans, Homer), ex-James Bond Girl (Licence to Kill, avec Timothy Dalton) étrenne magnifiquement sa cinquantaine dans cette robe LBD, l'acteur s'est attardé sur le tapis rouge s'étirant au pied de l'Auditorium Parco della Musica, faisant le bonheur des photographes en posant tout contre sa bien-aimée, en toute tendresse, avant de recevoir son Marc'Aurelio Acting Award distinguant aussi bien le philanthrope, qui a d'ailleurs accepté sa distinction en joignant les mains et en s'inclinant tel que dans la tradition bouddhiste qu'il a embrassée, que le comédien mythique passé devant la caméra de Robert Altman, Akira Kurosawa, Sidney Lumet, Francis Ford Coppola ou encore Terrence Malick.
Au grand dam sans doute des observateurs, Guillaume Canet, lui, est en revanche venu en célibataire. Si son parcours cinématographique le lie plus que jamais à sa compagne Marion Cotillard, à l'affiche mercredi prochain de Contagion de Steven Soderbergh et qu'il pourrait bien diriger dans son propre premier film américain, il l'avait vraisemblablement laissée en train de pouponner leur fils Marcel le temps de récupérer son Marc'Aurelio Award du meilleur acteur. Un trophée qui récompense sa composition d'homme en pleine descente aux enfers dans Une vie meilleure, de Cédric Kahn.
Quelques heures après le passage époustouflant de Zhang Ziyi, récipiendaire du Lancia Eleganza e Temperamento Award pour Love for Life, Noomi Rapace, qui s'est fait un nom grace à l'adaptation à l'écran de la trilogie Millennium et croule désormais sous les propositions (on la retrouvera dans le prochain Sherlock Holmes), a fait sensation dans une robe rose tonique découvrant ses épaules pour recevoir son Marc'Aurelio Award de la meilleure actrice. C'est son rôle de mère tourmentée, hantée, fuyant avec son fils de 8 ans un mari violent, dans Babycall qu'elle a été saluée.
Le jury présidé par Ennio Morricone, entouré de Susanne Bier, du danseur Roberto Bolle, de Carmen Chaplin, de David Puttnam, de Pierre Thoretton et Debra Winger, a distingué du Grand Prix du festival le film argentin Un cuento chino, qui narre la rencontre inattendue entre un droguiste solitaire et un jeune Chinois perdu, tandis que Claude Miller raflait le prix du jury pour Voyez comme ils dansent avec Marina Hands.