Mieux vaut tard que jamais ! Le roi Philippe de Belgique, réunissant autour de lui au palais royal sa famille et les autorités du pays, présentait mercredi 29 juin 2014 ses voeux aux corps constitués. Un premier grand oral en 2014 très attendu, après le discours de l'intronisation (21 juillet 2013) et l'allocution adressée au peuple à Noël dernier.
Responsables politiques, économiques, juridiques, académiques et autres personnalités importantes ont pris place à Laeken pour entendre les mots du souverain. Après six mois passés dans la peau du monarque, le roi Philippe découvre encore un nouvel exercice, et le fait en présence des siens : outre son élégante épouse la reine Mathilde, qui se fondait dans les ors du palais royal avec son haut satiné bouton d'or porté sur une jupe à imprimé fauve, le fils aîné du roi Albert II comptait parmi ses spectateurs du jour sa soeur la princesse Astrid, accompagnée de son époux le prince Lorenz qui assistait il y a quelques jours à un chaleureux passage de témoin dans le domaine de la lutte contre le cancer entre sa femme et le prince Albert de Monaco, et son frère le prince Laurent, sans sa femme la princesse Claire à ses côtés, à laquelle il a adressé une flamboyante déclaration d'amour publique pour ses 40 ans. Une réunion familiale qui témoigne de la volonté délibérée du roi Philippe d'associer sa soeur et son frère à son règne, la première écopant notamment de missions économiques, et le second effectuant son retour dans les bonnes grâces de la vie royale officielle après ses multiples écarts.
De retour dans la salle du trône où son paternel abdiqua en sa faveur le 21 juillet 2013, Philippe de Belgique a commencé par remercier le Premier ministre Elio Di Rupo pour "les aimables voeux [qu'il lui a] adressés ainsi qu'à [s]on épouse et à [sa] famille au nom des autorités du pays". En préambule, il a tenu à saluer l'engagement dans la vie du pays de tous ses invités du jour : "Je voudrais vous dire toute ma reconnaissance pour votre engagement et pour l'énergie que vous consacrez à l'exercice de votre mandat", a-t-il déclaré. Puis le roi a fait allusion à sa situation de novice en évoquant son prédécesseur : "Je voudrais aussi rendre hommage au travail qu'a effectué mon père, le Roi Albert II, au cours des vingt années de son règne, dans une relation de confiance avec toutes les autorités du pays." Une référence judicieuse... à laquelle l'intéressé n'assistait pas : le roi Albert et la reine Paola étaient en effet les grands absents de ce cérémoniel de début d'année, vraisemblablement afin de laisser sciemment la plus grande marge de manoeuvre à leur fils pour s'imposer dans son nouveau rôle - il s'est toutefois trouvé des voix pour persifler, comme l'a remarqué la RTBF, que l'ancien couple royal aurait mal pris de voir ses émoluments chuter drastiquement après l'abdication (923 000 euros de rente au lieu de 11 millions).
Dans son discours, disponible en intégralité sur le site de la monarchie belge, le roi Philippe a notamment évoqué les commémorations du début de la Grande Guerre ("notre pays a payé un lourd tribut") et la manière dont le pays a été "remodelé", politiquement et économiquement, au sortir du conflit, avant de faire un bond en avant jusqu'à "la réforme de l'État qui vient d'être adoptée" qui instaure "aussi un nouvel espace pour la coopération" : "Au coeur de l'Europe, la Belgique continuera à faire la preuve qu'en capitalisant sur les différences de langue et de culture nous arrivons à intégrer la vision d'autrui et donc à trouver des solutions plus globales."
Et de conclure : "J'entame cette nouvelle année plein d'espoir. Avec les élections en mai, notre pays va à nouveau se ressourcer. Il récoltera les fruits de la récente réforme de l'État. Par le retour progressif de la croissance notre économie pourra produire à nouveau prospérité et bien-être. Tirons-en parti, ensemble. Je vous souhaite à tous et à toutes une année 2014 pleine de bonheur et de réussite."