Roselyne Bachelot, affranchie : ''J'ai assisté à l'Histoire du machisme''
Publié le 14 mai 2013 à 17:49
Par Laurine A.
Roselyne Bachelot à la 4e édition du Global Gift Gala au George-V à Paris, le 13 mai 2013. Roselyne Bachelot à la 4e édition du Global Gift Gala au George-V à Paris, le 13 mai 2013.© BestImage
Roselyne Bachelot sur le tapis rouge de la 4e édition du Global Gift Gala au George-V à Paris, le 13 mai 2013.
Roselyne Bachelot et Audrey Pulvar à la 4e édition du Global Gift Gala au George-V à Paris, le 13 mai 2013.
Roselyne Bachelot à la présentation du film Alias Caracalla d'Alain Tasma au cinéma Arlequin, à Paris, le 25 avril 2013.
Roselyne Bachelot en couverture du magazine Snatch, pour le numéro de mai-juin 2013.
Roselyne Bachelot au Palais Garnier lors du Gala des 300 ans de l'école de danse de l'Opéra, à Paris, le 15 avril 2013.
Roselyne Bachelot à Paris, le 3 avril 2013.
Roselyne Bachelot à Paris, le 3 avril 2013.
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Pendant de nombreuses années, elle a occupé le devant de la scène politique, en tant que figure forte tour à tour des gouvernements de Jean-Pierre Raffarin puis de François Fillon (sous Nicolas Sarkozy). Déchargée depuis mai 2012 de ses obligations et de son dernier poste de ministre, Roselyne Bachelot jouit aujourd'hui d'une normalité ainsi que d'une liberté de faire et d'expression qu'elle revendique fièrement.

"Le jour où je n'ai plus été ministre, je suis rentrée dans le même appartement et je me suis préparé des tagliatelles au gorgonzola, exactement comme je me les faisais lorsque j'étais ministre. Sauf que, cette fois, j'ai pensé : 'A moi, la liberté'!", confie Roselyne Bachelot au magazine Snatch. Je suis redevenue une femme 'normale' même si le mot est tellement galvaudé qu'on hésite à l'utiliser. Aujourd'hui je suis journaliste, un métier qui implique des responsabilités différentes."

Dynamique sexagénaire réputée pour pour son franc-parler, loin de la langue de bois des politiques qu'elle a jadis fréquentés, Roselyne Bachelot endosse désormais le rôle de chroniqueuse dans Le Grand 8 de Laurence Ferrari, émission d'actualité dans laquelle l'ex-ministre ne mâche bien souvent pas ses mots. "Je ne suis pas la voix de la France. Je suis la voix de Roselyne Bachelot, point barre. Comme beaucoup de personnes, dans ma vie, j'ai vécu des périodes sérieuses et des périodes moins sérieuses. Je ne me refuse aucun amusement", s'explique la principale intéressée.

"Je suis passée chez l'ennemi"

Roselyne Bachelot est probablement l'un des seules politiques à avoir opéré une telle reconversion, mais pour cette fille de journaliste (titulaire qui plus est d'un doctorat en pharmacie), la transition entre les ors des bureaux ministériels et les spots des caméras s'est en réalité faite tout naturellement : "Quand j'ai quitté le ministère, [...] j'ai pris une semaine de vacances, puis en rentrant, les coups de téléphones se sont mis à pleuvoir, beaucoup émanant de médias d'ailleurs, livre-t-elle. Laurence Ferrari est venue me trouver pour me présenter le genre d'émission qu'elle voulait faire et m'a demandé si ça m'intéresserait d'être de l'équipe. D'abord, je ne voulais pas travailler dans le Service public, justement pour éviter l'éternel procès de prise d'intérêt alors qu'il n'y en aurait aucune. M'enfin bon, comme les gens sont complètement pervers..."

Si elle est aujourd'hui en rupture avec son passé de femme politique (bien que ce domaine l'anime toujours) et malgré les nombreuses critiques dont elle fit l'objet, Roselyne Bachelot assume encore et toujours ses actes réalisés à l'époque sous le costume de ministre. Lorsque l'on évoque les nombreuses polémiques qui ont émaillé ses divers mandats, dont l'affaire du scandale des bleus ("des caïds immatures") en 2010 ou encore des vaccins contre la grippe A ("un procès [...] des plus dégueulasses") en 2009, la désormais journaliste reste droite dans ses bottes.

Ce cap, Roselyne Bachelot le garde maintenant depuis une trentaine d'années, tout au long d'une carrière débutée dans les années 80, en tant que conseillère générale puis régionale jusqu'à son accession aux plus hautes sphères de la politique française. "Des gens m'ont dit 'Vous devez tout à Sarkozy'. Alors que j'étais députée et ministre avant que Nicolas Sarkozy soit président de la République. Et puis Nicolas Sarkozy n'est pas un enfant de choeur, déclare la chroniqueuse dans les colonnes de la publication. S'il a fait appel à moi à un moment, ce n'est pas pour me faire un cadeau mais parce qu'il a pensé que je pouvais lui être utile. On a passé un pacte politique, je ne dois rien à personne."

"J'étais la seule femme, je ne pouvais rien dire"

Ne devoir rien à personne : une fierté pour Roselyne Bachelot dont le parcours s'est souvent heurté aux aléas machistes et rétrogrades, de rigueur dans un monde politique basé sur une domination clairement masculine. "J'ai assisté à la transformation, à l'Histoire du machisme, en gravissant les échelons. J'ai assisté à la transformation d'une République où les femmes n'ont pas existé pendant des années. On parle là de trente ans de gaudriole, de mots vulgaires, raconte-t-elle. [...] Tout ça se passe sur fond de machisme ambiant. Dans la politique, une femme ne peut que procéder d'un homme. Le fait de partir sans rien avoir dire à un homme politique ou autre, ça en a désarçonné plus d'un."

Retrouvez l'intégralité de l'interview de Roselyne Bachelot dans le magazine Snatch daté du mois de mai-juin 2013.

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