Le football hexagonal a de quoi continuer à fasciner les observateurs étrangers, depuis son honteux fait d'éclat en Afrique du Sud : après l'immixtion du politique dans le sportif, les conséquences ne cessent de se multiplier tous azimuts.
Arrêt officiel de la carrière internationale de Thierry Henry (l'ex-doyen et meilleur buteur de la sélection a signé un juteux contrat de 4 ans et demi avec les New York Red Bulls en MLS), potentielle volonté de Laurent Blanc de sanctionner le groupe incriminé en en faisant table rase, enquête tardivement ouverte par la Fédération Française de Football et son président démissionnaire Escalettes - avec carte blanche à Fredéric Thiriez -, nouvelle diarrhée verbale de Nicolas Anelka qui a piétiné le néo-consultant Bixente Lizarazu... On se régale !
Une des rares icônes du foot français à ne s'être pas exprimée sur ce fiasco sans précédent, Eric Cantona avait une bonne raison de ne pas se mêler à cette foire d'empoigne : comme il l'a déjà affirmé et prouvé, le King a le coeur anglais (et se verrait bien un jour entraîner l'équipe nationale).
Or, l'Angleterre, pays où Canto s'est imposé avec talent et jouit d'une extraordinaire popularité acquise notamment sous le maillot des Red Devils de Manchester United, a également connu une cruelle désillusion dans sa campagne 2010, au grand dam de David beckham, membre du staff faute d'avoir pu jouer (mais il espère bien, remis de sa blessure, regagner sa place dans l'équipe). Certes, l'élimination prématurée de l'équipe aux trois lions, étrillée 1-4 par l'Allemagne en huitième de finale, n'a pas l'ampleur des échecs français et italien (tandis que la France a reculé de douze places au classement Fifa, pour plonger en 21e position, les Anglais gagnent quant à eux un rang et sont 7e) ; mais, outre-Manche, ce revers est très mal vécu, au regard d'un championnat national d'un niveau très élevé et d'une disette de 44 ans depuis l'unique sacre de 1966.
Et là, dans cette traversée du désert (l'équipe anglaise n'a accédé au dernier carré qu'une fois, en 1990), Eric Cantona, époux de Rachida Brakni et comédien en plein essor (un métier parfois risqué...) prend la parole pour clamer son désarroi et dénoncer la proportion des joueurs étrangers en Premier League, ce qui affaiblit selon lui la sélection nationale : "Si tout continue comme maintenant, dans dix ans, la situation sera très, très difficile, a-t-il ainsi déclaré au Daily Telegraph. Et je suis sûr que l'Angleterre ne se qualifiera pas pour un Championnat d'Europe ou une Coupe du monde (...) Maintenant, même les petites équipes ont beaucoup d'étrangers. Capello aurait pu avoir des centaines de joueurs à choisir. Mais maintenant, combien d'Anglais jouent en Premier League ? (...) L'Angleterre possède de bons joueurs de la dernière génération comme Gerrard et les autres parce que, quand ils étaient jeunes, il n'y avait pas autant d'étrangers. Maintenant, Liverpool ou Arsenal possèdent 11 joueurs étrangers et n'alignent jamais de joueurs anglais ! Ces équipes doivent s'occuper des jeunes, c'est très important pour l'Angleterre, pour l'équipe nationale. Il faut imposer des limites. On peut avoir des joueurs étrangers, mais trois, quatre ou cinq."