La cérémonie de remise du prix Nobel de la paix, organisée comme de coutume à Oslo en présence de la famille royale de Norvège à la date anniversaire de la mort (le 10 décembre 1896) de l'industriel et philanthrope suédois Alfred Nobel, a connu lundi soir une affluence record de diplomates européens, parmi lesquels le président français François Hollande et la chancelière allemande Angela Merkel. Et pour cause : c'est l'Union Européenne qui s'est vu attribuer la prestigieuse distinction, au regard de son action en faveur de "la paix, la réconciliation, la démocratie et les droits de l'Homme en Europe".
Pourtant, il y avait plus d'un absent (une vingtaine de présents, une demi-douzaine de forfaits), tant le choix du lauréat de cette année est sujet à controverse. Plusieurs dirigeants européens ont décidé de snober la cérémonie, à l'instar du Premier ministre britannique David Cameron, qui a ironisé dès le mois d'octobre qu'il y aurait "suffisamment de monde pour récupérer le prix". Le choix de l'UE comme récipiendaire de la plus prestigieuse et plus emblématique marque de reconnaissance du mérite philanthropique n'a pas manqué de diviser et de susciter au mieux la perplexité, au pire l'indignation, compte tenu de la crise sans précédent que traverse le Vieux Continent, enlisée du fait de la crise dans des troubles sociaux et moraux sinistres.
Ce qui n'a pas empêché la famille royale de Norvège (le roi Harald, la reine Sonja, le prince héritier Haakon et la princesse Mette-Marit) et les invités de ce grand raout du 10 décembre d'applaudir à tout rompre la décision du comité Nobel, à l'Hôtel de Ville d'Oslo. Un trio composé du président du Conseil européen Herman Van Rompuy, du président de la Commission européenne José Manuel Barroso et du président du Parlement européen Martin Schulz, était chargé d'accepter au nom de toute l'Union européenne cet immense honneur. Exercice finalement périlleux, et Herman Von Rompuy, désigné pour accepter le prix, n'a pas fait l'autruche, évoquant longuement les conséquences de la crise dans son discours, en écho aux exhortations à "aller de l'avant" que le président du comité Nobel, Thorbjoern Jagland, avait au préalable adressées à l'UE. Très complice avec Angela Merkel durant la cérémonie, François Hollande, pour sa part, a estimé devant la presse que ce "prix du courage, de l'audace, de la solidarité" donne aux dirigeants européens "de la responsabilité, pas simplement de la fierté".
Dans l'assistance ne figuraient pas seulement des personnalités politiques : on a ainsi pu voir la star hollywoodienne Gerard Butler... s'ennuyer ferme et quitter les lieux sans parvenir à réprimer un bâillement. On l'attend en revanche beaucoup plus en forme dans quelques heures : après avoir assuré la promotion du film Chasing Mavericks dont il tient la vedette, le séduisant acteur fera équipe avec Sarah Jessica Parker pour animer mardi soir le traditionnel concert de gala organisée à Oslo en l'honneur du Nobel de la Paix. En attendant de former un tandem glamour avec l'ancienne star de Sex and the City, c'est en compagnie de la torride Madalina Ghenea, jeune bombe roumaine avec laquelle on le surprend depuis plusieurs semaines dans de fréquents élans de passion, qu'il assistait à la cérémonie de remise du Nobel. Pour les autres prix Nobel (littérature, médecine, physique, chimie et économie), le gala avait lieu lundi soir à Stockholm, en présence de la famille royale dans ses plus beaux atours.