

Avec un peu plus de 400 000 entrées en France, le réalisateur danois Nicolas Winding Refn et son acteur Ryan Gosling sont loin d'avoir réitéré le succès de Drive en 2011 (1,6 million) avec leur dernier film, Only God Forgives. Présenté en compétition officielle au Festival de Cannes 2013, ce drame n'a pas fait l'unanimité et a été marqué par l'absence de l'acteur américain sur le tapis rouge cannois.
Deux mois plus tard, c'est aux Etats-Unis d'accueillir la sortie d'Only God Forgives. L'histoire nous emmène à Bangkok. Julian, qui a fui la justice américaine, dirige un club de boxe thaïlandaise servant de couverture à son trafic de drogue. Sa mère, chef d'une vaste organisation criminelle, débarque des États-Unis afin de rapatrier le corps de son fils préféré, Billy : le frère de Julian vient en effet de se faire tuer pour avoir sauvagement massacré une jeune prostituée. Ivre de rage et de vengeance, elle exige de Julian la tête des meurtriers. Julian devra alors affronter Chang, un étrange policier à la retraite, adulé par les autres flics.
Cette fois, le héros mutique et stylé de Drive, Ryan Gosling, a fait le déplacement à New York le 16 juillet, libéré du tournage de sa première réalisation, How to Catch a Monster. Actuellement en post-production, ce long métrage avec Christina Hendricks, sa partenaire dans Drive et pulpeuse héroïne de Mad Men, mais également celle qui partage sa vie et qui a joué avec lui dans The Place Beyond The Pines, Eva Mendes, raconte l'histoire d'une mère célibataire entraînée dans un monde obscur. Une oeuvre énigmatique qu'il nous tarde de découvrir.
Mais pour l'heure, Ryan Gosling défend Only God Forgives, aux côtés de celle qui incarne sa terrible mère, Kristin Scott Thomas. Métamorphosée en femme dominatrice, blonde et violemment sophistiquée, l'actrice britannique a retrouvé son élégance habituelle pour l'avant-première new-yorkaise. On peut également apprécier la venue de Vithaya Pansringarm, qui incarne le charismatique et fascinant Chang dans le film, ainsi que la superbe Yayaying Rhatha Phongam, l'objet de l'affection du héros.
Only God Forgives est une oeuvre ambitieuse et ultraviolente, à l'esthétique très appuyée. Le réalisateur Nicolas Winding Refn aurait pu se lancer dans un Drive 2, mais cela aurait été pour les mauvaises raisons, comme il l'a expliqué au Wall Street Journal : "Savoir que j'allais tourner Only God Forgives quoi qu'il arrive était une façon de m'obliger à être créatif et à dépasser ce qu'on attendait de moi." Pour Ryan Gosling, le film est comme une drogue, des propos qu'il a explicités au Huffington Post (édition américaine) : "Soit vous faites un 'good trip', soit un 'bad trip'."