La photographe franco-suisse Sabine Weiss est décédée mardi 28 décembre à son domicile à Paris, à l'âge de 97 ans, ont annoncé mercredi sa famille et son équipe à l'AFP. Née en Suisse en 1924 et naturalisée française en 1995, Mme Weiss résidait à Paris, où elle avait installé son atelier boulevard Murat depuis 1949.
Comme Doisneau, Boubat, Willy Ronis ou encore Izis, Sabine Weiss a immortalisé la vie simple des gens, sans toutefois revendiquer une quelconque influence. Pionnière de la photo d'après-guerre et de la photographie humaniste française, elle était également connue pour ses photos de mode parues dans Vogue. Elle disait qu'une bonne photo "doit toucher, être bien composée et dépouillée. La sensibilité des personnes doit sauter aux yeux".
Lauréate du Prix Women in Motion in 2020 de la photographie, remis officiellement à Arles en 2021, elle a fait l'objet de quelque 160 expositions à travers le monde. Personnalité discrète, cette artiste pétillante d'1m55, niait avoir souffert d'une quelconque "ségrégation" comme femme et voulait établir "un dialogue constant" avec son sujet, considérant la photographie comme "une amitié".
Elle avait arpenté avec joie le Museon Arlaten à Arles en juillet dernier, aux dernières rencontres de la photographie, où était présentée son exposition : des clichés en noir et blanc, des années 50 à aujourd'hui, des scènes de rue pour la plupart, portraits d'enfants mendiants ou de marchands ambulants, chats de gouttière et bals populaires.
Plus récemment, c'est au festival Planches-Contact à Deauville que Sabine Weiss s'était rendue pour une rencontre avec le public. L'exposition à venir à la Casa de Tre Oci à Venise du 10 mars au 25 octobre 2022, sera une "exposition hommage", a indiqué son équipe.