Salma Hayek est au premier plan en ce moment. La star libano-mexicaine qui a conquis Hollywood est à 48 ans une femme épanouie et déterminée. Épanouie grâce à sa famille - son couple avec l'homme d'affaires François-Henri Pinault et leur fille Valentina (7 ans) - et sa jolie carrière, et déterminée dans ses actions humanitaires. Ainsi, elle défend ardemment la justice et promeut un film d'animation qu'elle a produit et qui prône des valeurs humanistes, Le Prophète.
Lundi 17 avril, Salma Hayek a présenté dans le pays de ses ancêtres, le Liban (son grand-père paternel est né là-bas), le film Le Prophète, adaptation de l'une des oeuvres littéraires les plus célèbres au monde, écrite par le Libanais Gibran Khalil Gibran. À travers ce film, "je voudrais dire au monde qu'il y a eu un écrivain arabe qui a écrit de la philosophie et de la poésie, qui a rassemblé les religions et le monde entier, et a vendu plus de 100 millions de copies sur plusieurs générations", a indiqué la star, au Liban depuis vendredi dernier. L'oeuvre réunit Salma bien sûr, mais aussi les acteurs Liam Neeson, Alfred Molina et Frank Langella, qui prêtent leurs voix aux personnages, Roger Allers, célèbre directeur du Roi Lion, au scénario, et le Franco-Libanais Gabriel Yared à la musique. Présenté en 2014 au Festival international du film de Toronto, le film est l'oeuvre de dix réalisateurs et de neuf producteurs originaires du Canada, de France, du Liban, du Qatar et des États-Unis, où il sortira cet été. Il fera par ailleurs l'ouverture du Festival international du film d'animation d'Annecy. De grands noms participent au Prophète : Bill Plympton, Joann Sfar, Mohammed Harib ou encore Tomm Moore.
Pour l'avant-première mondiale à Beyrouth, Salma Hayek était vêtue d'une robe argentée signée Elie Saab. "Beaucoup de choses m'ont émue" a confié la star à l'AFP à propos de ces quelques jours au Liban. "Renouer avec mes racines, pouvoir voir la maison de mes ancêtres, l'amour des gens, le camp de réfugiés" syriens, qu'elle a visité dans l'Est du Liban. Elle s'est en effet rendue auprès d'enfants réfugiés pour soutenir une campagne de collecte de fonds avec l'Unicef, alors que le Liban abrite 1,2 million d'exilés venus du pays voisin en guerre.
En interview et en couverture pour le magazine Elle, la belle Salma a ouvert son coeur avec passion. Elle a réagi sur divers sujets comme les Oscars. La star n'a pas été touchée par le fait que la cérémonie ait été cette année très "blanche" et "masculine" : "Pas du tout ! C'est Iñárritu [le réalisateur mexicain de Birdman, NDLR] qui a remporté l'Oscar du meilleur film." Refusant de perdre son temps à s'agacer, elle souhaiterait que chacun utilise ses capacités pour accomplir les rêves les plus grands.
Une idéologie qu'elle transmet à sa fille, mais sans avoir besoin de la lui marteler : "J'ai la chance de ne rien avoir à lui dire. Elle a partout autour d'elle des femmes fortes qui s'expriment, qui travaillent, qui réussissent. Mais quand elle ne veut pas aller à l'école, je lui parle de Malala - son idole ! - qui a failli mourir pour étudier." La maman n'a pas eu à choisir entre carrière et vie privée, mais elle précise : "Si un tournage m'impose de quitter Valentina plus de deux semaines, je refuse le rôle. Vous savez ce qu'elle m'a dit la semaine dernière ? 'Maman, je ne veux pas que tu continues à laisser passer des propositions à cause de moi. La prochaine fois, tu m'en parles et si c'est un bon film, tu le fais !' Elle est mon manager !"
L'harmonie règne aussi avec son mari, le Français François-Henri Pinault : "Il a confiance en lui - c'est difficile de trouver un homme comme ça - et il n'a pas peur d'une femme forte." Elle se réjouit de ne pas s'être mariée plus jeune, avant ses 39 ans, et se souvient des hommes merveilleux qu'elle a rencontrés avant, comme Edward Norton, avec lequel elle est encore très amie. Mais c'est sûr : "François était le bon. Aucun homme ne me correspond mieux."
Mais comme tout un chacun, l'héroïne de Frida a traversé des épreuves, elle avoue même avoir connu la dépression. On n'en saura pas davantage sur les causes de ce mal-être passé : "Je ne vous le dirai pas, vous savez pourquoi ? Parce que je ne veux pas qu'on m'aime pour mes souffrances. Mon drame personnel n'est pas important. Celui de vos lectrices est important pour elles."
Retrouvez l'intégralité de l'interview dans le magazine Elle du 24 avril 2015