Sampion Bouglione, troisième du nom, est mort ce 15 mai 2019. Le patriarche de la célèbre famille qui continue à perpétuer la tradition au Cirque d'hiver est allé rejoindre sa mère, Rosa Bouglione, décédée l'été dernier à l'âge de 107. Celui que ses proches surnommaient Papouk nous a quittés à 82 ans.
Dans un long communiqué, le cirque Bouglione lui rend hommage : "Papouk en imposait. Et adorait ça. Ce surnom affectueux aux consonances slaves ne résonnera plus dans l'enceinte du Cirque d'hiver où il vivait avec sa femme Anna dans un appartement niché au-dessus de la piste." Le couple a eu deux enfants : Francesco et Sandrine. Il a aimé les éléphants et les chevaux dès son plus jeune âge. S'il était parfois un peu complexé d'avoir quitté l'école très tôt, il s'est enrichi aux côtés des artistes de la piste aux étoiles.
"On ne la lui faisait pas, à Sampion Bouglione, écrivent ses proches dans leur communiqué. Sous des dehors bourrus, il était la tendresse et la générosité même. Toujours le mot pour rire, la blague virile. Pour tester son auditoire... Quand on lui disait qu'il avait appris à la dure avec Joseph, son père, d'une intransigeance sans égale, il préférait parler de 'respect' même si, derrière ses lunettes fumées, les larmes au bord des yeux laissaient deviner un manque de reconnaissance, peut-être. Mais en ce temps-là, l'amour père-fils ne se formulait pas..."
Au sein du Cirque d'hiver, avec l'aide de son frère aîné Firmin, né en 1932, Sampion Bouglione "tenait la boutique". C'était son expression. Il voulait faire honneur à son grand-père Joseph dit Sampion Bouglione (premier du nom et fondateur du premier cirque de la famille avec ses quatre fils) qui répétait souvent que son métier était de "vendre du rêve". Sampion y a consacré sa vie, "des décennies à sélectionner et à produire des numéros prestigieux que le monde entier s'arrachait, à flirter avec les étoiles sur cette piste mondialement connue et reconnue".