Le talent de Sandrine Kiberlain est acclamé depuis des années, la rencontrer, au sein d'un prestigieux hôtel parisien, rend quelque peu nerveux. Les doutes se dissipent en un instant quand arrive l'actrice, grande, longiligne, lumineuse et naturelle. Elle n'a pas besoin de minauder et se confie en toute sincérité au micro de Purepeople pour défendre son dernier film, Encore heureux. Dans ce long métrage, elle partage la vedette avec Edouard Baer mais aussi deux jeunes comédiens qui jouent ses enfants, Carla Besnaïnou et Mathieu Torloting. En parlant du tournage avec ses enfants acteurs, elle parlera aussi de sa propre fille.
Sandrine Kiberlain loue avec tendre les qualités de Carla Besnaïnou et Mathieu Torloting dans cette comédie aux dialogues réjouissants cosignés par Nicolas Bedos : "Il y a des enfants singes-savants... C'est Maïwenn [qui l'a dirigée dans Polisse] qui m'avait dit pour caster des enfants, il faut caster les parents. Ce qui n'est pas faux parce qu'il y a des parents qui sont zinzins. Qui veulent absolument mettre leurs enfants à l'écran. Là, on a eu vraiment deux enfants intelligents, sensibles, contents d'être là. On avait envie d'être cette famille."
Comment la propre fille de la comédienne, Suzanne, une adolescente de bientôt 16 ans dont le père est Vincent Lindon (ex-mari de l'artiste), perçoit-elle le travail de sa mère sur les écrans ? Dans Encore heureux, Carla Besnaïnou joue sa fille, de quoi titiller sa propre enfant : "J'ai remarqué que ma fille me demandait : 'Mais elle est sympa Carla ? Et elle joue bien ?' Il y avait un intérêt particulier. Mais je n'ai même pas eu besoin de faire attention à ça." Car aucune jalousie bien sûr : "Elle a deux parents dans le métier, elle a très bien compris le sens de la fiction et l'investissement que je mettais dans mes rôles. A chaque fin de prise, je redeviens moi-même et en priorité la maman de ma fille."
J'ai confiance dans ce que ma fille fera.
Avec donc deux parents qui mènent de magnifiques carrières au cinéma, sa douce fille Suzanne aimerait-elle se lancer dans ce monde parfois impitoyable ? "Pour l'instant elle a sa vie d'adolescente. Elle me voit rarement parler de mon métier, enfin j'en parle comme je parlerais de mon travail si j'étais boulangère. Je n'en fais pas un cas." Elle ajoute : "Avoir ses deux parents, ça aurait pu lui faire perdre le sens des réalités ou lui donner envie d'être dans la lumière. Peut-être qu'elle aura envie un jour, mais là pour l'instant elle met un point d'honneur à être bonne dans ses études."
Loin d'elle la volonté de critique les enfants de comédiens qui suivent le chemin de leurs parents : "Si on a les armes pour, pourquoi pas. Si un jour ma fille décide de faire ça, elle le fera et je pense qu'elle le fera très bien. J'ai confiance dans ce qu'elle fera. Elle le fera pour les bonnes raisons."
On apprend en tout cas dans le magazine Elle que la charismatique Sandrine Kiberlain a déjà collaboré avec sa fille dans le court métrage qu'elle réalise, Bonne figure : "Suzanne a participé au tournage en tant que figurante, avec des amis. Je l'ai traitée comme les autres, mais j'observais son regard. Elle m'a vue diriger, un métier différent de celui dans lequel elle me connaît."
Encore heureux, en salles depuis le 27 janvier