Impossible d'oublier cette terrible image qui a fait le tour du monde, celle d'un homme ensanglanté sur le sol de l'aéroport de Bruxelles, la jambe gauche sérieusement amochée, désarticulée. Ce rescapé des attentats-suicide survenus il y a tout juste un an, le 22 mars 2016, se livre à nouveau à l'occasion de ce triste anniversaire. Il s'agit de Sébastien Bellin, colosse de 2,06 m et presque 120 kg, ancien joueur de l'équipe nationale belge de basket-ball et joueur universitaire aux États-Unis.
Si l'ex-basketteur professionnel de 38 ans vit à présent de l'autre côté de l'Atlantique avec sa famille, qu'il attendait de rejoindre le jour où sa vie a basculé, il est de retour en Belgique. C'est depuis son pays natal que le miraculé donne de ses nouvelles.
S'il dit aller "mieux" dans les colonnes du Parisien, Sébastien Bellin n'a toujours pas retrouvé l'usage complet de sa jambe : "J'ai surmonté beaucoup de souffrances pour tenter de marcher à nouveau normalement. Mais surtout reprendre une vie normale. J'ai déjà subi huit opérations. D'autres m'attendent. Ma jambe gauche n'est plus vraiment là..." L'ancien basketteur professionnel révèle également qu'une balle est toujours logée dans sa hanche et que des broches permettent, pour l'instant, à sa jambe de tenir. Il ne sent en revanche toujours pas son pied gauche qui nécessite "des soins quotidiens". Parce qu'il sait que d'autres n'ont pas eu la chance de survivre, Sébastien Bellin se rattache à cette idée positive pour avancer : "Je garde toujours en mémoire le regard de cette femme morte à mes côtés." Il se rappelle d'autres images d'horreur comme "cette jambe détachée près d'un corps" non loin de lui. "Personne n'est préparé à voir cela", commente-t-il, encore très marqué. Au total, ces sont 14 personnes qui ont perdu la vie il y a un an à l'aéroport de Bruxelles.
Le rescapé profite de son interview au Parisien pour déplorer la non-reconnaissance des victimes des attentats par l'État belge qui "n'a rien indemnisé". Pour autant, Sébastien Bellin compte bien poursuivre son combat. "Ma priorité reste de marcher à nouveau et de courir un jour. Je fais encore deux heures de rééducation quotidienne pour y parvenir. Je ne me laisserai pas abattre", conclut-il.
L'intégralité de l'interview de Sébastien Bellin, rescapé des attentats-suicide de l'aéroport de Bruxelles, est à retrouver dans Le Parisien du 22 mars 2017.