Sébastien Loeb a beau être retraité des rallyes, le sevrage reste difficile. Cette saison encore, il a disputé quelques courses et il s'apprête à dire adieu à cette discipline - dans laquelle il été sacré neuf fois champion du monde - sur ses terres lors du Rallye d'Alsace le 3 octobre prochain. En attendant, la star des sports mécaniques sort sa biographie, Ma Ligne de Conduite, aux éditions Michel Lafon. L'occasion d'en savoir un peu plus sur ce boulimique de compétitions...
Le Journal du Dimanche est allé à la rencontre de Sébastien Loeb, qui après avoir humilié les Américains sur leur course de Pikes Peak, disputé avec succès quelques rallyes et s'être essayé à la Porsche Cup, se lancera en WTCC, le championnat du monde des voitures de tourisme. Un nouveau défi qui laissera bien plus de libertés à l'Alsacien, fortement marqué par la maladie et le décès de sa maman en septembre 2012. "La vie est trop courte pour les contraintes", confie-t-il, ne regrettant plus les semaines précédant les rallyes passées à s'acclimater au décalage horaire, à répondre aux sollicitations de la presse ou à enchaîner les reconnaissances et séances vidéos.
Désormais, le futur quadragénaire (il aura 40 ans le 26 février prochain), peut prendre bien plus de temps pour sa famille, sa femme Séverine et sa fille de 6 ans, Valentine. Une petite merveille à qui Sébastien Loeb tente d'inculquer le sens des réalités, alors que son statut lui octroie quelques privilèges, comme celui de se déplacer en hélicoptère, sans parler des vacances sur son bateau de luxe... "J'essaie de lui faire comprendre combien elle est privilégiée, explique le papa. Je la reprends si elle fait un caprice. Elle arrive à un âge où elle comprend. Au passage, l'hélico ça ne l'enchante pas du tout : elle n'aime pas l'odeur !"
Issu d'un milieu modeste, Sébastien Loeb tente de transmettre les valeurs qui sont les siennes, héritées de ses parents. "Vous savez, je suis né dans un milieu normal, j'ai bossé sur des chantiers. Mon père n'avait ni hélico ni bateau, on partait en vacances au camping", ajoute-t-il. Alors s'il se dit prêt à emmener sa fille poser la tente, l'obstacle est ailleurs... "Allez expliquer à ma femme qu'on ne va plus sur le bateau mais au camping", répond-il en s'esclaffant.
Malgré la retraite, celui qui compte parmi les sportifs tricolores les mieux payés éprouve toutes les peines du monde à lâcher prise, ce qui explique son agenda plein à craquer ces derniers mois : "Ça peut sembler ridicule, mais vous savez ce que j'aurais fait de mon temps libre sinon ? Du karting, des virées à moto avec mes potes, etc."
Le JDD interroge également le pilote sur son "âme écologique", sur laquelle l'intéressé porte un regard plus que lucide, lui qui ne se voit pas s'engager : "Ce serait déplacé. Des gens diraient : 'Regarde ce con : il pollue avec sa voiture et maintenant il est écologiste.' Pourtant, ce n'est pas ma voiture de rallye qui pollue particulièrement. Ceci dit, l'écologie est une chose, les écolos en sont une autre. Ce ne sont pas ceux que je préfère, même si je n'ai jamais voté."