Qu'elle semble loin l'époque où Ségolène Royal et Dominique Besnehard apparaissaient côte à côte, unis et complices, lors du Festival d'Angoulême. Pourtant, ce n'était qu'en 2008.
A cette époque, l'ancienne candidate à la Présidence de la République soutenait avec ferveur cet événement lancé par son ami et conseiller, qui l'aidait de son côté à rendre son image publique plus glamour.
Aujourd'hui, l'entente est beaucoup moins cordiale entre les deux. En effet, depuis que Ségolène Royal a vertement remis en place Dominique Besnehard alors qu'il donnait son avis sur le socialiste Arnaud Montebourg, la guerre est déclarée. Et en guise de représailles, la présidente du conseil régional de Poitou-Charentes, a décidé de s'en prendre à ce fameux Festival du Film Francophone.
En janvier dernier, l'ancien agent de stars, devenu producteur, a en effet eu la fâcheuse surprise de découvrir que les allocations allouées au Festival allaient être revues à la baisse (de 80 000 à 20 000 €). A l'époque, Dominique Besnehard refusait de croire que Ségolène était à l'origine de cette décision, déclarant "Je ne veux pas croire que la baisse de la subvention est un règlement de comptes".
Pourtant, ces derniers jours, la situation s'est compliquée. La conseillère régionale Madeleine Ngombet, connue pour être une fidèle de Ségolène Royal, s'est insurgée contre une subvention de 224 000 € du comité Magelis, destinée au FFA, invoquant des dysfonctionnements.
Contacté par le journal Sud-Ouest, Dominique Besnehard refuse de polémiquer sur le sujet, se contentant de commenter : "Je veux simplement dire une chose : Ségolène a toujours dit qu'elle ne s'attaquait pas aux personnes. Je crois tout simplement qu'elle a oublié son leitmotiv."
Finalement, le producteur a obtenu gain de cause puisque si trois élus régionaux sur quatre ont voté contre le maintien des subventions, le reste du comité syndical (ville d'Angoulême + communauté d'agglomération + conseil général) a voté pour.
Quoiqu'il arrive pour Dominique Besnehard, il n'est pas question d'abandonner son Festival du Film Francophone : "Et que l'on arrête de dire qu'il s'agit d'un festival bling-bling ! C'est tout le contraire. Notre rôle, c'est de permettre à toute une population d'avoir accès à une programmation et à un cinéma intelligent."
Pour preuve, il vient de nommer comme prochaine présidente du Festival, sa grande amie Nathalie Baye. Le fait qu'elle soit une proche de Lionel Jospin, adversaire mythique de Ségolène Royal, n'est sans doute qu'une coïncidence...