Dire que 2012 a été l'année parfaite pour Serena Williams serait un euphémisme... L'Américaine de 31 ans a décroché la plupart des tournois majeurs de l'année pour terminer à la première place mondiale chipée à sa rivale et amie Victoria Azarenka. Jugez plutôt : Wimbledon, US Open, Jeux olympiques et Masters... Pourtant, Serena Williams ne sera pas à Indian Williams qui a débuté cette semaine, pompeusement baptisé par la presse locale "cinquième tournoi du Grand Chelem". Une habitude depuis 2001 que L'Équipe tente d'expliquer.
Cette année-là, Serena et sa soeur aînée Venus trustent les titres sur le circuit WTA. A Indian Wells, l'un des tournois majeurs de début de saison, les deux soeurs se retrouvent en demi-finales. Mais de confrontation il n'y aura pas, l'aînée déclarant forfait pour raisons médicales. De quoi raviver une polémique qui court à chaque fois que les deux soeurs se rencontrent. Leur père et entraîneur Richard Williams choisirait en effet qui de ses deux filles aurait la chance de se qualifier... Et une fois de plus, la cadette aurait eu sa préférence. Des accusations sans fondements que s'approprie le public du tournoi. En finale, et malgré la victoire face à la retraitée et future maman Kim Clijsters, Serena Williams est copieusement sifflée par le public californien. Depuis, la numéro un n'a plus remis les pieds à Indian Wells, dans sa Californie natale, pas plus que sa soeur, en raison notamment "du racisme ambiant".
La rancune est tenace pourrait-on penser. Mais difficile d'analyser les raisons qui poussent aujourd'hui encore Serena Williams à ignorer l'un des seuls tournois qui se déroulent du côté de chez elle, alors même qu'elle préfère aujourd'hui le soleil de Floride et de Miami. Les demandes d'interviews sur le sujet restent lettre morte. Son coach français, qui serait même un peu plus, Patrick Mouratoglou, refuse d'évoquer cette fameuse finale et ses conséquences. Même son de cloche chez l'Américaine Lisa Raymond, 40 ans et ancienne membre du Top 20 en simple et numéro un mondiale en double : "C'est impossible de se mettre à la place de Serena. Je ne vais pas dire c'est bien ou c'est pas bien qu'elle ait choisi de boycotter ce tournoi. Elle seule a les arguments. Je n'étais pas sur le court quand elle a été sifflée. Je ne peux pas me prononcer sur ce qu'elle a ressenti à ce moment-là."
Serena Williams, qui jouait ce lundi un match exhibition face à Victoria Azarenka et son compagnon des LMFAO RedFoo, n'est donc pas présente à Indian Wells, à la différence de toutes les stars de la petite balle jaune. Au grand désespoir du nouvel organisateur, le milliardaire Larry Ellison, qui selon la presse "arrose de ses dollars le désert", mais pas suffisamment pour faire venir Serena Williams. L'Équipe a également recueilli le témoignage de Sam Sumyk, coach de Victoria Azarenka : "Je me souviens bien du raffut que cette affaire a fait en 2001. Difficile de porter un jugement. Ce que je peux dire, en revanche, c'est que ça fait mal de se faire siffler sur un court pour une autre raison que le fait qu'on ait mal jouer. Reverra-t-on un jour Serena dans le 'cinquième tournoi du Grand Chelem' ? Ça m'étonnerai."
Ambiance...