Il est enfin sorti de son silence. Quatre mois après son dérapage sur Periscope, où il qualifiait notamment son propre entraîneur Laurent Blanc de "fiotte", le défenseur ivoirien Serge Aurier s'est expliqué en long et en large sur ce fâcheux bad buzz qui aura terni sa saison au PSG.
Moi, je ne suis pas une fiotte, parce que j'ai peur de personne
Dans un long entretien accordé à Clique.tv, le joueur s'est tout d'abord justifié, arguant que le mot "fiotte" avait été utilisé "dans la rigolade" avant de le définir ainsi : "Quelqu'un qui a peur, on va dire." "C'est un mot qui est peut-être mal placé mais qui n'a pas de grande importance. Ce n'est pas du tout de l'homophobie, chacun fait sa vie. Mais ce n'est pas méchant. On en a fait une affaire. C'était trop, déplore l'intéressé auprès de Mouloud Achour (à partir de 7'30). On a dit que je méritais la prison, que je méritais d'être viré du PSG... Quand j'ai pris du recul, je me suis dit que c'était quelque chose de grave." Et d'assurer à son tour qu'il n'est "pas une fiotte", parce qu'il "n'a peur de personne sauf de Dieu".
Le talentueux latéral droit parisien a vite compris que ses mots avaient dépassé sa pensée et que la rigolade entre amis avait viré au scandale. "Le moment voulait que je m'excuse. Je l'ai fait pour mon président. Je sais très bien qu'il me considère comme son fils, et si j'ai envie de rester au PSG, c'est pour lui. Si ça ne dépendait que de moi, je serais déjà parti", a assuré l'Ivoirien qui ne semble donc pas si à l'aise que cela dans le club de la capitale et souhaite d'ailleurs quitter la France. Il s'est également entretenu avec Laurent Blanc juste après l'affaire, assurant qu'aujourd'hui, "ça s'est arrangé". Le footballeur confie que son coach "a été vraiment tranquille" pendant leur échange, "il n'a pas suivi ce que tout le monde disait". "Il a pris du recul. Il m'a dit ce qu'il pensait, je lui ai dit ce que je pensais. (...) Je me suis excusé, il a une famille, ses enfants ont peut-être mon âge et sont sur les réseaux sociaux. Y aller et entendre qu'on parle de ton père comme ça, c'est difficile."
Ils sont sortis de la voiture, m'ont insulté, contrôlé, m'ont brutalisé. (...) J'avais aussi la lèvre pétée
Penaud mais serein, Serge Aurier s'est également épanché sur la nuit qu'il a passée en garde à vue, en mai dernier. "Ils nous ont dit 'mettez-vous sur le côté, c'est un contrôle'. Les choses se sont envenimées, on connaît tous la BAC, on sait comment ça se passe, ça commence à crier, à insulter. C'était violent. Ils sont sortis de la voiture, m'ont insulté, contrôlé, m'ont brutalisé, je ne sais pas si j'ai encore la trace [il montre son arcade sourcilière, NDLR]. J'avais aussi la lèvre pétée", raconte le joueur de foot, accusant le policier de lui avoir mis "des droites sur le visage" au point de lui avoir "pété la lèvre et le front". L'arrière droit de 23 ans va jusqu'à critiquer "les méthodes de la BAC, de venir en mode violent", "sauf que là ils sont tombés sur la mauvaise personne". "J'ai été en garde à vue parce que je n'ai pas voulu rentrer chez moi. Ils m'ont demandé de rentrer mais j'ai voulu aller porter plainte. Des gens ont témoigné dans la nuit. Je n'ai rien à me reprocher dans cette affaire", jure le défenseur qui ajoute que "cinq ou six témoignages" vont dans son sens et qu'il ne compte pas en rester là.