Être enfant d'artistes n'est pas toujours chose aisée. D'autant plus quand papa n'est autre que Serge Gainsbourg. Actuellement, Jane Birkin se replonge dans le passé, en pleine promotion de la deuxième partie de son autobiographie Post-Scriptum – retraçant sa vie, de 1982 à 2013. Durant ce laps de temps, elle n'était peut-être plus en couple avec le chanteur. Mais son parcours entier en porte la trace. Ensemble, ils ont vécu l'amour, l'art, la folie. Ensemble, ils ont eu une fille, Charlotte, qu'ils ont élevée à leur manière, auprès de sa grande demi-soeur Kate.
Je m'engueulais avec lui, je le trouvais trop sévère
Papa cool, papa poule ? Pas vraiment ! Serge Gainsbourg, Jane Birkin le décrit comme un père "strict, de la manière la plus victorienne possible". "Les filles devaient être polies, se tenir droites sur leur chaise, ne pas poser les coudes sur la table, ne pas croiser la fourchette et le couteau, détaille-t-elle dans les colonnes du magazine Paris Match. Je m'engueulais avec lui, je le trouvais trop sévère. Et en même temps, il était le père le plus déconneur qu'on puisse avoir." Il faut dire que Kate Barry et Charlotte Gainsbourg ont grandi dans un endroit qui n'était pas vraiment adapté aux enfants, dans le fameux appartement situé rue de Verneuil – dans le 7e arrondissement de Paris.
Le règlement de Serge
C'était "comme vivre dans une galerie d'art", se souvient Jane Birkin. "On filait aux Tuileries pour jouer, parce qu'il n'y avait pas vraiment l'espace pour ça, précise-t-elle. Elles avaient une si petite chambre, là-bas... Toutes les activités se faisaient dehors." C'est pourquoi, après avoir tourné à plusieurs reprises pour Claude Zidi – La moutarde me monte au nez, 1974, La Course à l'échalote, 1975... –, la comédienne s'est payé une maison en Normandie. Pour l'air, le besoin de respirer, la possibilité de bouger, d'agir librement : "Nous y allions le plus souvent possible pour ne pas subir le règlement de Serge !"
Loin d'être traumatisée par son enfance passée rue de Verneuil, Charlotte Gainsbourg a prévu de transformer les lieux en une sorte de musée, consacré à la vie de son père. Un lieu magique pour elle, qui est en train de tout organiser, l'appartement étant resté tel quel depuis la disparition de Serge Gainsbourg, le 2 mars 1991. Son espoir ? Finaliser ce projet pour les 30 ans de la mort de celui qui lui a donné la vie. Ne reste plus que douze mois. Le compte à rebours est lancé...
Retrouvez l'interview intégrale de Jane Birkin dans le magazine Paris Match, n°3698 du 19 mars 2020.