Pour le magazine So Film dont elle fait la couverture, Sharon Stone revient sur son passage au Festival de Cannes pour la présentation de Basic Instinct en 1992. Plus de vingt ans après, personne n'oublie la révélation Stone, qui s'est brutalement transformée en puissant sex-symbol. Depuis, elle est revenue régulièrement sur la Croisette, assurant notamment ses fonctions pour l'amfAR, gala pour la lutte contre le sida. Mais comment a-t-elle vécu cette première médiatisation ?
"Je suis devenue mondialement connue. Avant, je n'étais pratiquement personne. Après, ça a été quelque chose d'excessif en tout." C'est par ces mots que Sharon Stone, 58 ans, décrit l'effet Basic Instinct et sa venue sur le tapis rouge. Elle se souvient en détails de la projection sur la Croisette, de l'accueil de Gilles Jacob, alors président du Festival, "sans doute l'homme le plus adorable du monde". Mais la situation devient rapidement compliquée : "Le temps d'une projection, j'étais devenue célèbre au point qu'on ne pouvait plus me protéger. (...) Quand on est arrivés dans notre hôtel sur la Croisette, le lobby était rempli d'une centaine de gens. Je suis restée une nuit dans cet hôtel et le lendemain, j'ai juste eu le temps de faire un saut dans la piscine. Et vous savez ce qui m'est arrivé quand je suis sortie de la piscine ? On m'avait volé toutes mes affaires personnelles. Il ne me restait plus que ma serviette de bain, mes lunettes de soleil et une paire de talons hauts."
La suite est digne d'un film ! Pour "s'exfiltrer" de son hôtel, Sharon Stone doit envisager des stratégies. "Tous les employés de l'hôtel, même les cuisiniers, ont dû former une sorte de haie d'honneur. Là, on était quand même face à des milliers de gens qui hurlaient, prenaient des photos. C'est une sensation très étrange... Sur le chemin de la voiture, un mec m'a arraché un ongle de pied, ça pissait le sang et on nous a emmenées à l'hôtel Cap-Eden-Roc. Ils m'ont loué une maison juste à côté de l'hôtel. Mais on ne savait plus quoi faire. On était épuisées. Finalement, le lendemain matin, on est dans le salon, en petites culottes et t-shirts et on voit des gens essayer de monter aux vitres, des mecs avec de grosses caméras à l'épaule, d'autres des micros. On ne comprenait rien, on s'est mises à pleurer, à crier, à paniquer. Finalement, les jardiniers de l'hôtel sont arrivés et ont mis les paparazzi à la porte. Et là, on s'est dit qu'on pouvait voir le verre à moitié plein ou à moitié vide. Quitte à être absurdement connues, on s'est dit : 'Faisons une fête !' J'ai engagé la harpiste du lycée du coin, elle s'est assise dans le jardin et s'est mise à jouer, j'ai acheté des magnums de champagne et tous mes potes acteurs se sont pointés."
Dans notre player ci-dessus, les plus belles photos de Sharon Stone à Cannes.
Retrouvez l'intégralité de l'interview dans le magazine So Film du mois de mai 2016