Vingt ans après le génocide du Rwanda, Sonia Rolland, actrice et égérie de la marque Mixa, dévoile son documentaire, Du chaos au miracle. L'ancienne Miss France 2000, maman de deux filles (maman de Tess et d'une petite Kahina) et compagne du réalisateur Jalil Lespert (Yves Saint Laurent) se confie à propos de ce film qui lui tient à coeur, mais revient aussi sur son parcours.
Dans Version Femina, Sonia Rolland est interrogée tout d'abord sur son expérience de Miss France, il y a quatorze ans déjà : "C'était très brutal et ma mère était un peu inquiète. Elle était rassurée par les gens qui m'avaient sollicité parce qu'ils étaient sérieux, mais elle souhaitait avant tout que je suive des études... Moi j'y voyais surtout un moyen de me rapprocher de mes rêves de comédienne car, venant d'une petite ville de Bourgogne, j'étais bien loin de tout ça." Pour Afrique Inside, elle explique également : "J'ai fait miss France par défaut. Je l'ai fait parce que j'avais vraiment envie d'échapper à un destin qui m'attendait. Et comme beaucoup de filles qui viennent d'un milieu modeste, il y a un instinct de survie très fort."
La belle Sonia était aussi la première Miss métisse, une situation particulière qu'elle décrit dans Version Femina : "Le racisme était une réalité, au moins de façon indirecte. Quand je voyais ma mère envoyer son CV et essuyer autant de refus parce qu'elle était noire, j'en ai bien pris conscience ! (...) Regardez la pub Mixa, elle n'aurait pas pu exister il y a quinze ans, c'est une vrai évolution. Mais c'est un long processus et, sur la question du racisme, il ne sert à rien d'être frontal, c'est contreproductif, il faut plutôt faire de la pédagogie. La tolérance, ce n'est pas inné."
Montrer, faire connaître, expliquer... C'est ce qu'a fait Sonia Rolland avec son documentaire Du chaos au miracle. "Ce pays a péri dans l'indifférence et ce pays se reconstruit dans une indifférence totale. Et c'est ça qui m'a marquée à travers mon parcours depuis quinze ans. Moi j'y retourne deux fois par an pour mon association Maïsha Africa", explique-t-elle à Afrique Inside. Elle a démarré le tournage en octobre 2013 et est retournée au Rwanda en avril dernier pour les commémorations du génocide, ajoute-t-elle dans Le Film français : "J'ai ouvert ma propre société de production à cette occasion, So Mad, et je me suis associée à celle de Patrick Hernandez, Bagan Films." Sa volonté ? Montrer que ce pays est passé à 7% de croissance, a réussi à abaisser son aide étrangère de 90% à 40% et occupe le rang de quatrième pays qui lutte le plus contre la corruption. Certes, il y a des zones d'ombre et des problèmes, mais elle tenait à montrer que la reconstruction d'un pays après la pire des tragédies était possible.
Sonia Rolland va désormais se consacrer à son métier d'actrice qu'elle a mis en sommeil pendant un an et travaille sur deux projets pour Making Prod, comme elle l'explique dans Le Film français : "Le premier est un unitaire qui nous plonge dans l'univers scolaire d'une ZEP (c'est le titre). Le second, Haut vol, est un projet de série qui touche au monde de l'art avec une intrigue policière. Comme on m'a beaucoup identifiée télé, je n'ai pas de projet au cinéma pour le moment."
Du chaos au miracle, mercredi 26 novembre à 22h40 sur France Ô puis en 2015 sur TV5 Monde.