En 1995, Sophie Cluzel a donné naissance à sa fille Julia, laquelle a été diagnostiquée trisomique. Passé le choc de l'annonce, il faut alors apprendre à vivre avec un enfant différent aux yeux de la société. Aujourd'hui, sa fille a pris son envol mais souffre encore de son handicap.
Interrogée par le magazine Gala, alors qu'elle est candidate sous l'étiquette LREM pour les élections régionales en Provence-Alpes-Côte d'Azur, Sophie Cluzel a donné des nouvelles de Julia. A 26 ans, la jeune femme a pris son indépendance et a quitté le nid familial depuis janvier 2021, résidant dans une structure avec du personnel spécialisé et cinq autres personnes porteuses d'un handicap à Malakoff, près de Paris. Elle a fait un stage de longue durée au service argenterie de l'Elysée - d'abord sous François Hollande puis sous Emmanuel Macron - et a désormais un travail au Café Joyeux. Malgré ses efforts pour mener une vie ordinaire, sa trisomie lui est encore malheureusement renvoyée au visage...
"Parfois Julia, pourtant armée pour supporter ce genre de regards, me lance : 'J'en ai marre maman, on m'a encore dévisagée bizarrement dans le métro", raconte ainsi Sophie Cluzel, qui sait que le chemin est encore très long avant que la société accepte pleinement les personnes porteuses d'un handicap. "Julia a déjà eu un petit fiancé par le passé, mais je rêve pour elle d'une vie affective et sexuelle comme pour ses frères et soeur. C'est un vrai sujet de société à aborder sans tabou", ajoute-t-elle. Et Sophie Cluzel de donner un précieux conseil aux parents qui seraient amenés à avoir un bébé porteur de trisomie 21 : se rapprocher des associations pour avoir de l'aide et du soutien. Elle-même reconnaît que c'est une autre maman qui lui avait donné de la force et de l'espoir après la naissance de Julia.
Gala, édition du 22 avril 2021.