Si elle s'engage à peine, à 11 ans, sur le chemin d'une carrière royale qu'on espère prolifique et exemplaire à l'image de celle de sa mère, Lady Louise Windsor, 11e dans l'ordre de succession au trône britannique, est au coeur d'une des missions de la comtesse Sophie de Wessex. Cette dernière s'est en effet confiée de manière inédite sur le rôle que joue sa fille dans son engagement comme marraine de l'Agence internationale pour la prévention de la cécité et comme ambassadrice mondiale de Vision 2020, une initiative globale pour éradiquer la cécité au cours des prochaines années.
Louise est née prématurée par césarienne en novembre 2003, avec un strabisme. Un strabisme, et non une exotropie, comme cela a été écrit "à tort", insiste l'épouse du prince Edward et belle-fille très appréciée de la reine Elizabeth II dans une interview récemment accordée au Sunday Express. Si le sujet du trouble oculaire de Lady Louise a longtemps été tu, et si les deux interventions qu'elle a subies (sans succès en 2006, avec succès en 2013) ont été ébruitées par la presse britannique plutôt que par les voies officielles de la couronne, la comtesse Sophie l'a en effet abordé en toute transparence et en toute sincérité la semaine dernière lors d'un déplacement de quatre jours au Qatar (la cheikha Mozah a d'ailleurs apporté son concours) avec l'association Orbis UK dans la cadre de la Journée mondiale de la vue : "Les bébés prématurés peuvent fréquemment avoir un strabisme parce que les yeux sont la dernière chose à être vraiment finalisée dans la panoplie du bébé, a-t-elle expliqué en prenant le cas de sa fille pour exemple. Son strabisme était assez profond quand elle était toute petite, et cela prend du temps à corriger. Il faut s'assurer qu'un des deux yeux ne devienne pas plus dominant que l'autre, mais elle va bien maintenant : son regard est parfait."
D'un point de vue esthétique, c'était gênant
En fin d'année 2013, on découvrait en effet que la demoiselle avait dû subir en secret une intervention chirurgicale dont les effets étaient flagrants, visibles d'un seul coup d'oeil. Sophie de Wessex s'est toutefois bien gardée, dans son entretien avec le Sunday Express, de confirmer qu'une opération avait bel et bien été pratiquée, mais a signalé que "le strabisme a été corrigé parce que, d'un point de vue esthétique, c'était gênant" pour Louise, qui effectuait en avril dernier sa première mission internationale, accompagnant (tout comme son frère cadet, James, vicomte Severn, 7 ans) ses parents en Afrique du Sud.
Forte de son expérience familiale, mais aussi de ses rencontres avec des personnes aveugles ou souffrant de déficience visuelle au cours de ses nombreux voyages (Tanzanie, Bangladesh, Inde) lors des douze dernières années, la comtesse, âgée de 50 ans, s'est faite la voix des quelque 39 millions de personnes aujourd'hui atteintes de cécité dans le monde (faute de prévention dans 80% des cas) : "J'ai vu des gens auxquels on a rendu la vue, et je peux vous promettre qu'il y a peu de choses qui soient aussi gratifiantes en ce monde que de voir quelqu'un sortir des ténèbres et retrouver la lumière, s'est-elle notamment émue dans un discours prononcé lors d'une soirée de bienfaisance au profit de l'association Seeing Is Believing. Il n'y a pas de sourire comparable à celui qui revient parce que les yeux peuvent voir à nouveau."