Les missions officielles sont rarement anecdotiques, mais elles sont rarement aussi personnelles et bouleversantes que celle qu'a vécue cette semaine la comtesse Sophie de Wessex.
Mardi 18 mars 2014, l'épouse du prince Edward, benjamin des enfants de la reine Elizabeth II dont on fêtait il y a quelques jours le 50e anniversaire, revenait à l'hôpital de Frimley Park, dans le Surrey, pour y inaugurer le nouveau service néonatal. Un établissement où elle a de bons souvenirs - c'est dans cette maternité que sont nés ses deux enfants, Louise (en 2003) et James (en 2007) -, mais aussi des souvenirs traumatisants, puisque c'est là qu'elle a perdu son premier enfant et a failli, elle-même, mourir en voulant devenir mère au prix d'un terrible combat. Revoir la sage-femme qui a alors contribué à la sauver a fait remonter ces épisodes intimes très douloureux et l'a fait fondre en larmes, comme le montrent les images publiées par le Daily Mail...
Aujourd'hui, tout va bien pour la comtesse Sophie. Âgée de 49 ans et mariée depuis bientôt 15 ans (le 19 juin prochain) au prince Edward, elle s'est imposée au fil des ans comme un discret mais précieux pilier secondaire de la monarchie britannique, jouit de toute l'estime et de la grande affection de sa belle-mère la reine, fait figure de référence en matière de style (ce qui lui a valu de devenir la première marraine du London College of Fashion), et peut se réjouir d'avoir deux beaux enfants en bonne santé - la jeune Lady Louise a, à ce propos, été récemment opérée pour corriger son strabisme. Mais le tableau a mis du temps à virer au rose...
Cette lutte à mort pour devenir maman...
Quelques années en arrière, il était au contraire bien noir. En décembre 2001, se sentant mal, Sophie de Wessex était conduite en urgence à l'hôpital King Edward VII. Les médecins découvraient alors qu'elle faisait une grossesse extra-utérine, et elle perdait alors non seulement le bébé qu'elle portait, mais aussi, potentiellement, sa capacité à enfanter. D'où les lourds traitements pour la fertilité qui s'ensuivirent... Deux ans plus tard, le 8 novembre 2003, elle était admise en urgence, enceinte et victime d'une brusque rupture du placenta, à l'hôpital de Frimley Park pour mettre au monde sa fille Lady Louise Windsor. En l'absence du prince Edward, alors en déplacement à l'île Maurice et rentré ensuite aussi vite que possible, elle subissait une césarienne en urgence, pratiquée par le Dr Marcus Setchell (le gynécologue-obstétricien de confiance de la famille royale, qui a en juillet 2013 accouché Kate Middleton et a été en 2014 décoré pour ses services). La petite Louise, née prématurée (à 36 semaines) et pesant guère plus de 2 kilos, était aussitôt transférée à l'unité néonatale de l'hôpital St George à Tooting, pendant deux semaines, tandis que la comtesse Sophie, après avoir frôlé la mort en raison de son hémorragie, en réchappait mais était trop faible pour voir son bébé pendant toute une semaine et restait hospitalisée pendant quinze jours, jusqu'au 23 novembre. C'est également par césarienne que James, vicomte Severn, son deuxième enfant, verra le jour le 17 décembre 2007 : une naissance "bien plus paisible que la précédente", soulignera le prince Edward, présent, cette fois, et heureux de pouvoir dire alors que son épouse "se porte bien".
Sophie de Wessex a eu tout le temps de repenser à ces chapitres marquants de sa vie de femme, durant l'heure qu'elle a passée, mardi, à discuter avec de jeunes parents présents dans le service et à admirer leur progéniture. Ses retrouvailles avec Adrienne Price, chef des sages-femmes qui officiait à la naissance de chacun de ses deux enfants, ont été empreintes d'une vive émotion, la bru de la reine Elizabeth II échouant à réprimer ses larmes. Elle avait d'ailleurs les yeux rougis et embués au moment de dévoiler une plaque marquant l'inauguration du nouveau service néonatal de l'hôpital de Frimley Park, pouvant accueillir quinze nouveaux bébés par jour dont des prématurés à partir de 27 semaines, créé grâce aux 150 000 livres récoltées par la campagne Saving Tiny Lives.
"Merci infiniment de m'avoir invitée aujourd'hui, a déclaré la comtesse, sincèrement bouleversée. Je veux dire bravo à tous pour cette levée de fonds, et pour tout le travail que vous accomplissez pour aider des milliers de familles - ce que vous faites, c'est la différence entre la vie et la mort. Je sais que toute l'équipe a vraiment hâte de mettre en route tout cela. C'est un environnement de travail fantastique et les résultats que vous obtenez sont la récompense de cet investissement. Cela a été quelque chose de très important dans ma vie, et je vous remercie encore de m'avoir conviée."
Le même jour, coïncidence amusante, la duchesse de Cornouailles, en compagnie du prince Charles, inauguraient à Chelsea un nouveau service pédiatrique de l'hôpital pour enfants. L'occasion pour Camilla de prendre des bébés dans ses bras et de confier que cette activité lui rappelle son rôle de grand-mère du prince George de Cambridge.