C'est un drame qui ne devrait jamais avoir lieu : celui du suicide d'un enfant. Nicolas, 15 ans, a mis fin à ses jours en septembre à Poissy. Ses parents et lui avaient dénoncé des faits de harcèlement scolaire et ont fait face à une absence totale de réaction de la part du rectorat de Versailles. Pire encore, ils ont reçu, quatre mois avant la mort du jeune homme, une lettre de réponse violente de la part du rectorat.
Depuis ces révélations, de nombreuses personnalités ont fait part de leur écoeurement. A commencer par Christophe Beaugrand qui a pris la parole dès ce week-end. "La lettre du rectorat de Versailles sur l'affaire du harcèlement de Nicolas (écrite quelques mois avant son suicide en sept. dernier) est à vomir ! Les mots de la rectrice sont H O N T E U X", a-t-il écrit sur X (ex-Twitter). Valérie Damidot de son côté a publié : "Du coup le rectorat de Versailles est démis de ses fonctions non ?".
Cette triste histoire est dans toutes les bouches et dans toutes les matinales de ce lundi. Les Grandes gueules de RMC n'hésitant pas à dévoiler l'identité de la personne en charge du rectorat au moment de l'envoi de la lettre et la prenant même à partie, Charles Consigny lui demandant de présenter des excuses à la famille Le Blay (famille de Nicolas).
Du côté du gouvernement, la Première ministre Élisabeth Borne a dénoncé le ton "choquant" du courrier adressé aux parents. "Il y a eu manifestement défaillance sur le type de réponse adressé à des parents qui étaient extrêmement inquiets", a-t-elle fait savoir.
Gabriel Attal, ministre de l'Education nationale qui était aux obsèques de Nicolas, a pour sa part déclaré que ce courrier "était une honte". Dès le lendemain du drame, il a déclenché une enquête administrative en plus de l'enquête judiciaire. Les enquêteurs remettront leur conclusion sous 15 jours. "J'en tirerai toutes les conclusions y compris en matière de sanctions", a-t-il déclaré.
Scolarisé au lycée professionnel Adrienne-Bolland à Poissy, Nicolas y faisait sa rentrée en 3e en septembre 2022. Il a été très vite victime de harcèlement. Le professeur principal en a été informé mais rien n'a été fait alors qu'une altercation avait eu lieu. "Nul", "moche"... Nicolas était harcelé par les deux mêmes personnes qui ont finalement été reçues par un conseiller principal d'éducation. Des sanctions ont-elles été prises ? Nul ne le sait.
En mars dernier, la famille de Nicolas prévient le service de lutte contre le harcèlement scolaire du ministère de l'Éducation nationale. Une main courante et ensuite déposée par Nicolas au commissariat en avril. Ce mois-là, selon une information du Journal du Dimanche, une assistante sociale prévient le proviseur que l'adolescent s'est plaint d'une "situation ressentie comme harcelante". Aucune sanction n'est prise. Les parents écrivent alors au chef d'établissement pour lui demander d'agir et lui faire savoir qu'ils déposeraient plainte "si une catastrophe devait arriver" à leur fils. Quelques jours plus tard, arrive la fameuse lettre du rectorat de Versailles.
Dans celle-ci, ils sont menacés d'un dépôt de plainte pour dénonciation calomnieuse. La lettre évoque aussi, le "supposé harcèlement" subi par Nicolas. Face à cette missive, le jeune homme s'effondre et n'a plus jamais été le même selon ses proches. L'issue de cette affaire a malheureusement été fatale.