Avec ce huitième titre mondial, Teddy Riner a réussi ce qu'aucun judoka n'a réussi à faire, hommes, femmes et toutes catégories confondus. Le jeune homme de 26 ans a remporté les championnats du monde de judo catégorie plus de 100 kilos à Astana. Il n'a pas sauté de joie mais fait le chiffre 8 avec ses mains alors que dans les gradins, sa compagne et leur fils Eden (1 an), étaient là pour l'encourager.
"J'ai peur de ne plus être le meilleur, peur de me dire que demain ce sera fini. Je ne veux pas que ça se finisse, je veux être le meilleur. Et pour encore longtemps", confiat-il à l'AFP la veille. Teddy Riner a réussi son pari en remportant son combat contre le Japonais Ruy Shichinohe, avec qui il avait déjà disputé la finale l'année dernière.
Riner détient 7 couronnes mondiales consécutives en +100 kg (2007, 2009, 2010, 2011, 2013, 2014, 2015) et une en toutes catégories (2008). Il entre définitivement dans l'histoire avec un palmarès tout simplement grandiose. Ce grand gaillard de plus de 2 mètres et 141 kilos avait pourtant été opéré en février au coude droit et s'était blessé à un orteil du pied droit un mois plus tard.
Une victoire de plus à raconter à son fils Eden. Dans l'édition du jour de L'Equipe, Teddy Riner revient sur quelques anecdotes marquantes ou incongrues de son parcours, comme sa séance photo avec Naomi Campbell ou comme le jour où il a pris peur devant un serpent dans Fort Boyard. Et le champion parle de la naissante de son fils avec un grande sincérité : "La journée a été éprouvante. Quand Eden est apparu, j'étais... en admiration. Je me souviens qu'il pleurait lorsque, dans mes bras, je l'éloignais de mon torse et qu'il se calmait direct lorsque je l'en rapprochais. Mais je ne peux pas dire que je l'ai aimé instantanément, à sa naissance. Les sentiments viennent avec le temps. Un accouchement, c'est un inconnu qui arrive pour un père. Ce n'est pas comme avec une maman, qui le porte pendant neuf mois. Mais, paradoxalement, ç'a été très fort. Bien plus qu'un titre olympique."
La prochaine étape pour le jeune papa, c'est justement de conserver son titre olympique à Rio en 2016.