Le sublime The Tree of Life (voir la bande-annonce ci-dessus), du grand Terrence Malick (Days of Heaven, The Thin Red Line), a remporté la Palme d'Or du 64e Festival de Cannes.
Sorti dans toutes les salles françaises le 17 mai, soit cinq jours avant son sacre cannois, le magnifique long métrage a déjà séduit 350 000 spectateurs en une dizaine de jours, ce qui le place comme une Palme d'Or très populaire.
Cependant, aussi bien lors de sa présentation sur la Croisette que dans les salles de cinéma où il est projeté, un étrange phénomène se produit. Si le film est alléchant avec à son casting des stars du calibre de Brad Pitt et Sean Penn, il déconcerte dès les premières images. Philosophique, poétique, ésotérique, l'immense et ambitieuse oeuvre de Terrence Malick voit ses salles se vider au fur et à mesure que le film avance.
Si les cinémas sont combles au moment où s'éteignent les lumières, les premiers spectateurs ne perdent pas de temps pour quitter la salle, généralement au bout d'une dizaine de minutes, puis régulièrement, jusqu'à ce que les lumières se rallument et que les salles se retrouvent aux trois quarts vides.
Trop exigeant ? Tromperie sur la marchandise pour les spectateurs qui s'attendent à voir autre chose ? Toujours est-il que The Tree of Life (chef-d'oeuvre absolu pour l'auteur de ses lignes) divise et trouve autant d'adorateurs que de détracteurs. Alors oui, le film a déjà enregistré 350 000 entrées en dix jours, mais combien, au juste, sont restés jusqu'à la fin ? Sans doute un tiers... Ce manque de sensibilité de la part des spectateurs autour d'un sujet aussi universel et un traitement aussi humble peut surprendre.
Dommage pour ceux-là, qui passent sans doute à côté du plus grand film de ce début de XXIe siècle.
L'histoire de The Tree of Life : Jack grandit entre un père autoritaire et une mère aimante, qui lui donne foi en la vie. La naissance de ses deux frères l'oblige bientôt à partager cet amour inconditionnel, alors qu'il affronte l'individualisme forcené d'un père obsédé par la réussite de ses enfants. Jusqu'au jour où un tragique événement vient troubler cet équilibre précaire...
Parmi les autres longs métrages présentés sur la Croisette, notons aussi les bons scores de La Conquête (330 000 spectateurs), du Gamin au Vélo (120 000), de Minuit à Paris (910 000) et de Pirates des Caraïbes : La Fontaine de Jouvence (qui cartonne avec déjà plus de 2 millions de spectateurs).
Adam Ikx