Ses rouflaquettes sont désormais aussi célèbres que sa victoire est historique...
En devenant le premier Britannique à s'imposer sur le Tour de France, Bradley Wiggins est entré dans les anales de la Grande Boucle de la plus belle des manières. Porté par une équipe Sky entièrement dévouée à sa cause, dont son surprenant dauphin Christoper Froome et le sprinteur Mark Cavendish, victorieux dimanche sur les Champs-Elysées sous les yeux de sa compagne et de leur bébé, le grand échalas issu du quartier difficile de Kilburn à Londres a bouclé la boucle maillot jaune sur les épaules et deux victoires d'étapes dans la musette.
Une victoire célébrée comme il se doit à l'arrivée, en compagnie de ses proches. "Mes pensées étaient plus pour ma mère, ma femme et mes enfants", déclarait le vainqueur, occultant volontairement son père Gary, ancien coureur cycliste disparu en 2008 et qui avait délaissé sa famille.
Pourtant, embrasser sa femme et ses enfants n'aura pas été la chose la plus facile à faire pour Bradley Wiggins. Une fois le pied posé à terre, l'homme de 32 ans a été littéralement assailli par les journalistes et les photographes. Le Londonien a alors poussé une gueulante et s'est frayé un chemin vers sa femme Cathy, vêtue d'une robe noire et de chaussures jaunes, petit clin d'oeil au maillot de son mari. Un moment "d'intimité" devant des dizaines d'objectifs, avant de prendre dans ses bras ses enfants Ben, 7 ans, et Isabella, 5 ans, qui avaient écrit sur leurs joues rebondies "Allez Wiggo !". Un peu en retrait, la maman du Maillot Jaune, Linda, mais aussi Maureen, sa grand-mère, qui avait bien du mal à rester éveillée durant les différents passages du peloton devant la tribune. Mais l'important était ailleurs. La petite famille s'est retrouvée une fois la remise du trophée effectuée et les larmes versées par Bradley Wiggins.
Un Bradley Wiggins qui a eu bien du mal à comprendre la portée de son triomphe, comme il l'expliquait à L'Équipe après sa victoire lors du contre-la-montre disputé samedi, et avant cette journée de folie du 22 juillet. "C'est très difficile de s'imprégner, confiait le coureur. Je crois que l'émotion des autres personnes a pris le dessus. Voir ce que ça signifie pour le reste de l'équipe, les mécanos qui pleurent, mon photographe personnel en larmes dans ma chambre... Et c'est là que ça commence à te frapper, quand tu te rends compte de ce que ça veut dire pour les autres."
Mais Bradley Wiggins n'aura pas eu le temps de célébrer ce titre avec son équipe. Une fois la traditionnelle parade effectuée avec ses deux enfants, juchés sur deux vélos jaunes pour descendre les Champs-Élysées, et avec le Team Sky, le plus frenchie des Britanniques (il a fait ses classes dans plusieurs équipes françaises) a rapidement pris le chemin de son île natale. Avec en vue les Jeux olympiques de Londres, et la volonté d'emmener son coéquipier et compatriote Mark Cavendish vers la victoire.
Si le Tour de France 2012 n'aura pas été des plus excitants, il aura permis de révéler une figure du peloton, Bradley Wiggins. Coéquipier modèle, vainqueur modeste et personnage attachant, le Britannique est définitivement entré dans la cour des grands, pour le plus grand plaisir de sa femme et de ses enfants.