Vendredi soir (6 janvier 2017), il ne fallait pas se laisser distraire par le chapeau de paille de Cyril Hanouna : le maître de cérémonie de Touche pas à mon poste n'était pas en totale détente puisqu'il accueillait sur son plateau René Chiche, auteur d'une biographie non autorisée sur l'idole des fanzouzes, Cyril Hanouna - Le bouffon qui devint roi (éd. L'Archipel).
Conscient que l'ouvrage "fait beaucoup parler", l'animateur star de C8 n'a pas eu peur d'affronter de son propre chef les rumeurs les plus sulfureuses que contient l'ouvrage et d'y répondre : "Il paraît qu'il y a des gars du métier qui vous ont dit des conneries sur moi exprès. Quelqu'un a dit que j'étais gay. Je vais vous dire : j'adorerais, mais non. Mais ça, ça ne me dérange pas parce que ce n'est pas grave. Il y a aussi beaucoup de gens dans le métier qui font courir des rumeurs comme quoi je prendrais des substances : c'est pas vrai - mais c'est vrai qu'il y a des gens qui disent ça (...) Je ne fume pas, je ne bois pas. C'est dingue qu'il y ait certains collègues qui puissent dire des bêtises", a-t-il ainsi déclaré. "Votre réussite attire des jalousies et des délires, renchérit son invité. Moi, on m'a même dit non seulement que vous étiez gay, mais aussi trafiquant de cocaïne." Incrédule, l'animateur de 42 ans se contentera de lâcher, avec ce qui peut passer pour un brin de résignation : "Il y a des gens qui disent n'importe quoi."
Face à un René Chiche défendant son "enquête journalistique" et invoquant la relative bienveillance de son livre envers celui qui "derrière l'homme drôle qu'aiment tant de Français est un chef d'entreprise qui gère bien son business", les réactions des chroniqueurs de TPMP ont été diverses.
S'il admet qu'on "n'apprend pas grand-chose", Benjamin Castaldi a beaucoup aimé "le passage sur la traversée du désert de Cyril", émaillé notamment de la révélation qu'on lui avait proposé La Ferme Célébrités à un moment où il était au plus bas et que sa femme Emilie avait mis son veto. Isabelle Morini-Bosc a également apprécié cette partie du récit et le côté "machine de guerre" - "le mec au fond du trou qui se dit je m'en fous je m'en sortirai" - qu'il fait ressortir, à l'instar de Capucine Anav : "Moi je suis de la nouvelle génération, on sait pas vraiment votre parcours depuis le début. On a tendance à oublier que vous en avez clairement chié et ça rappelle votre force de caractère. Vous êtes un exemple", a-t-elle dit avec effusion.
Valérie Benaïm s'est pour sa part dite étonnée, soulevant le paradoxe entre le Cyril pudique qu'elle connaît et le fait qu'il ait laissé cet ouvrage se faire, malgré le côté interventionniste qu'on lui prête.
Mais il y a deux des chroniqueurs auprès desquels cette biographie n'a pas trouvé grâce et qui l'ont fait savoir sans prendre de gants. Le premier, Gilles Verdez s'est mis en colère, s'emportant en particulier contre deux passages qui traitent de TPMP comme d'une secte à travers les propos d'interlocuteurs de l'ouvrage : "J'ai travaillé dans énormément de médias, je n'ai jamais trouvé un espace de liberté comme celui-là (...) C'est faux de dire ça, si vous réimprimez un jour votre livre, vous devriez supprimer ces paroles, c'est déshonorant", s'insurge-t-il.
Puis c'est au tour de Matthieu Delormeau de clamer sa désapprobation, s'énervant tant et si bien que Cyril Hanouna lâchera : "Votre phrase, elle s'arrête quand ? Parce qu'on n'en peut plus..." Le chroniqueur a beau n'avoir lu que certains passages de l'ouvrage, comme il se trouve obligé de l'admettre, il n'y va pas avec le dos de la cuillère - le pauvre Raphaël Mezrahi, invité installé entre Matthieu et René Chiche, est aux premières loges : "Ça représente tout ce que je n'aime pas. Vous savez qu'en mettant "Hanouna" sur un bouquin, ça va marcher. Mais l'enquête, c'est quoi ? C'est un bout à bout de toutes les news qu'on peut lire un peu partout, vous avez interrogé des gens qui vous disent ce qu'ils veulent. Vous relevez des avis, mais comment vous pouvez discerner le vrai du faux ? (...) Et les seuls moments où on pourrait apprendre quelque chose, c'est du conditionnel."
L'émission de TPMP du 6 janvier 2017 est à revoir en intégralité sur le site de C8.