Le scandale fait grand bruit en Corée du Sud, où le nom de Kim Ki-Duk, qui était jusqu'à il y a peu de temps encore associé à de grands films primés aux quatre coins du monde, est cité dans une bien triste affaire. Selon un parte-parole, cité par l'AFP, le parquet sud-coréen a ouvert une enquête jeudi contre le réalisateur, accusé d'avoir frappé une actrice sur un tournage.
D'après l'agence de presse sud-coréenne Yonhap, une actrice dont le nom est gardé secret a porté plainte contre Kim Ki-Duk. Elle l'accuse de l'avoir giflée pendant le tournage de Moebius, ainsi que de l'avoir insultée et forcée à tourner une scène de nu. Elle avait abandonné le tournage du film, un thriller tournant autour de l'inceste sorti en 2013. Une autre actrice avait repris son rôle. "Une plainte pénale a été portée contre le réalisateur Kim Ki-Duk et le parquet a ouvert une enquête", a déclaré à l'AFP le porte-parole des procureurs du district central de Séoul.
Du côté du cinéaste, on dénonce des accusations sans fondement et on annonce qu'un communiqué détaillé sera publié dans les jours à venir. Voilà de quoi ajouter une pincée de scandale supplémentaire autour de ce long métrage sulfureux qui avait dans un premier temps été interdit de diffusion en Corée du Sud, où les autorités le jugeaient obscène. La sortie du film avait été autorisée après le retrait de certaines scènes controversées. Il avait été présenté hors compétition à la Mostra de Venise en 2013, où Kim Ki-Duk avait déjà remporté le Lion d'or du meilleur l'année précédente pour le film Pieta.
Le réalisateur, très apprécié des cinéphiles et de la critique, avait également remporté l'Ours d'argent à Berlin pour Samaria en 2004. Cette même année, il avait glané le Lion d'or du meilleur réalisateur pour Locataires. Enfin, en 2011, il gagnait le prix Un certain regard à Cannes pour Arirag.