Oubliées, les larmes de Wimbledon... Hier lundi 10 septembre, Andy Murray a enfin accroché à son palmarès une victoire en Grand Chelem, après quatre tentatives infructueuses dont une très douloureuse sur les terres londoniennes cet été.
On pensait alors que l'Écossais serait condamné à disputer les finales et à servir de faire-valoir aux trois autres membres du Big Four - Roger Federer, Novak Djokovic et Rafael Nadal - qui jusque-là se partageaient la gloire. Mais le numéro 4 à l'ATP qui devrait enfin grimper sur le podium mondial à l'issue de sa victoire arrivait à New York et à l'US Open avec un mental en acier et une fraîcheur physique que n'avait pas son adversaire du jour, Novak Djokovic.
Sur la lignée de sa magnifique victoire à Wimbledon sous les yeux de sa douce Kim Sears, une fois de plus présente hier soir, Andy Murray a déroulé et enlevé les deux premiers sets à un Nole pourtant accrocheur. Face aux éléments, Andy Murray s'accroche, Novak Djokovic déjoue, et c'est finalement le sujet de Sa Majesté qui décroche la timbale au bout de 1h27 de jeu. Le second set est du même acabit, les deux finalistes se rendant coup pour coup. Mais c'est bien le Serbe qui craque une première fois. Mené 4-0, Nole cherche du regard son clan, sa famille et sa fiancée. Au mental, sa force, il recolle au score pour égaliser à 5-5. Andy Murray ne cède toujours pas, lui qui auparavant cédait devant la pression. Résultat : le coup droit de Djoko le lâche encore, et c'est Andy Murray qui mène deux sets à rien au bout de 2h26.
On pense alors que la messe est dite, qu'Andy Murray va dérouler, que Novak Djokovic va s'effondrer physiquement. Les spectateurs se régalent, en redemandent, et le numéro 2 mondial va les satisfaire au-delà de leurs espérances. En un peu moins de 1h30, Andy Murray se voit contraint de disputer un cinquième set, après avoir totalement déjoué face à un Novak Djokovic sur un nuage. Habitué des matches au long cours (4h10 pour battre Rafael Nadal à l'US Open en 2011, 5h53 à l'Open d'Australie en début d'année contre lui également), Le Serbe va pourtant craquer. Son physique le lâche, ses coups se font plus imprécis, moins puissants. Il tente de se détendre, de retrouver un second souffle, mais rien n'y fait. Andy Murray s'impose en cinq sets et 4h54 sur un ultime service gagnant.
L'Écossais peut lever les bras au ciel et verser quelques larmes. Il décroche enfin ce titre du Grand Chelem tant attendu, 76 ans après la dernière victoire britannique et conclut ainsi un été parfait. "Je crois que c'est le mot soulagement que j'emploierais pour décrire ce que je ressens à cet instant. Je suis content de m'en être sorti car si j'avais perdu ce match en menant de deux sets, ça aurait été dur à avaler. C'était un mélange d'émotions, j'ai pleuré un peu sur le court. J'ai été plusieurs fois dans la position de gagner [un Grand Chelem] et là, on se demande : 'Est-ce ça va finir par arriver ?' Quand ça arrive, c'est de la joie et du soulagement mélangés. Du soulagement d'avoir passé ce dernier obstacle", confiait le vainqueur du jour.
C'est désormais une nouvelle carrière qui s'ouvre pour Andy Murray, certain d'avoir franchi une barrière psychologique et un nouveau palier dans sa progression : "Je me suis prouvé que je pouvais gagner un Grand Chelem en tenant près de 5h contre un des gars les plus costauds de l'histoire physiquement, surtout sur cette surface. C'est ce que je tire de ce match, ne plus douter de mes moyens physiques et psychologiques à partir de maintenant. Je suis sûr que cette victoire va avoir un impact positif à l'avenir."
Du côté de Novak Djokovic, on rendait hommage au vainqueur du jour : "J'ai affronté un grand adversaire aujourd'hui. Il mérite de remporter ce titre plus que n'importe qui parce qu'il a été un des meilleurs depuis des années. C'est l'heure pour moi de le féliciter. Je suis heureux pour lui. Il a prouvé qu'il était un champion."
Quatre Grand Chelem, quatre vainqueurs différents, le tennis connaît actuellement un âge d'or dont les acteurs promettent encore de grandes choses...