Le film a marqué tous les esprits lors de sa sortie. Dans La guerre est déclarée, Valérie Donzelli et Jérémie Elkaim ont eu le courage et la force d'affronter pour les besoins du septième art la triste réalité qu'ils ont traversée. En devenant parents pour la première fois d'un petit Gabriel, les deux acteurs ne s'attendaient sûrement pas à affronter l'indicible. À l'âge d'un an, leur fils a été diagnostiqué d'une tumeur au cerveau, très agressive, appelée tumeur rhabdoïde de l'ordre ponto-cérébelleux. Cette longue bataille qu'ils ont menée à terme et qu'ils ont gagnée, Valérie Donzelli et Jérémie Elkaïm l'ont portée sur grand écran. C'est aujourd'hui leur propre fils, âgé de 21 ans, qui parle.
Dans une interview pour Konbini, dévoilée sur le compte Instagram du média, le jeune homme se confie sur ce démarrage de la vie des plus compliqués : "C'est un cancer du cerveau dédié aux enfants, c'est un petit cadeau de départ. C'est vraiment le truc le plus violent que l'être humain puisse affronter je crois." C'est grâce à la vigilance de sa grand-mère, qui a décelé des signes très bizarres chez son petit-fils qui "vomissait de manière trash et ne marchait pas", que la maladie a pu être découverte et prise en charge : "Tout le monde a bien paniqué. On est rentré à Paris pour m'opérer à l'hôpital Necker. C'est devenu ma maison. Il y a eu un maximum d'examens, j'ai fait de la chimiothérapie et de la radiothérapie."
De tels examens pour un bébé âgé de seulement un an s'apparente à une légère torture. Cette dernière était même encore pire que prévue puisque comme Gabriel bougeait beaucoup (comme n'importe quel jeune enfant), il devait être attaché pour la bonne conduite des examens : "J'ai démarré ma vie comme ça. Aujourd'hui, j'ai plein de séquelles, notamment physiques et psychologiques que j'ai du mal à maîtriser ou que j'ai eu du mal à maîtriser pendant longtemps. [...] Les séquelles physiques, c'est une paralysie faciale. Mon oeil ne se ferme pas. J'ai du mal à sourire de ce côté là. [le droit, ndlr] La jambe aussi, j'ai des petits soucis d'équilibre. Je n'ai qu'une corde vocale. Enfin j'en ai une qui marche très très peu."
S'il confesse être 100 % guéri, et que sa bataille contre le cancer est terminée, le jeune Gabriel a dû affronter un autre fléau : celui des moqueries à l'école. "Quand tu as une petite différence et que tu es au collège ou en primaire, tu es une cible, mais alors moi qui débarque avec le visage de travers... J'ai eu des réflexions. Mais plus ça allait et plus je me suis émancipé. Plus j'ai commencé à grandir, et plus je me suis détaché de ces trucs-là", a-t-il expliqué.
Gabriel souffre également d'un sentiment de culpabilité très intense dû au fait de "devoir vivre avec le fait d'avoir fait souffrir les gens" : "Tu as l'impression d'être le noyau et la clé de la souffrance des autres. Je me sens coupable tout le temps. Je m'excuse tous les jours de ma vie pour tout, c'est assez excessif." Que Gabriel se rassure : ses parents, tout comme ses proches, ne lui en ont sûrement pas tenu rigueur.