C'est confirmé : Valérie Trierweiler reste à Paris Match. La première dame qui souhaitait plus que tout poursuivre son métier de journaliste a trouvé un accord avec la direction du journal pour lequel elle travaille depuis vingt-deux ans.
"On a laissé passer deux semaines depuis la prise de pouvoir de François Hollande", confie Olivier Royant, directeur de la rédaction de Paris Match sur Europe 1. On s'est vu jeudi avec Valérie Trierweiler. Elle a exprimé son désir de rester journaliste, de travailler, de continuer à faire son métier. Nous avons décidé de l'accompagner dans son choix." La première dame va continuer d'écrire sur la culture "une à trois fois par mois" avec des "critiques de livres, des interviews, des expositions". Valérie Treirweiler doit justement consacrer son premier papier à Eleanor Roosevelt, qui avait poursuivi son métier de journaliste quand son époux Franklin D. Roosevelt fut élu président des États-Unis. Un vrai clin d'oeil !
Cette collaboration ne devrait toutefois pas se faire sans heurts. Olivier Royant s'attend à "des hauts et des bas" et promet que "le traitement du couple présidentiel de Match sera indépendant et juste". Valérie Trierweiler n'avait pas manqué de témoigner sa colère en se découvrant en couverture de l'hebdomadaire début mars. "Je pense qu'aujourd'hui, elle a appris à faire la part des choses", assure Royant.
Reste la position désormais délicate de Denis Trierweiler. L'ex-mari de la première dame et le père de ses trois enfants (le divorce a été prononcé en 2009) est le secrétaire de rédaction de Paris Match. Il est celui qui corrige, réécrit et titre les papiers des journalistes. S'il travaille avec son ex-femme depuis de nombreuses années, cette dernière est, depuis, devenue première dame. Olivier Royant promet que "toutes les précautions ont été prises à la fois pour protéger Paris Match et pour la protéger elle de toute suspicion et de tout conflit d'intérêts". Ainsi Valérie Trierweiler ne participe-t-elle plus à la vie commune de la rédaction (conférences de rédaction, etc.) à partir du moment où François Hollande a été désigné pour être le candidat de la gauche. Il est normal, facile et d'usage que les papiers écrits par les journalistes du magazine (et de tous les magazines en général) soient rewrités ou retitrés si nécessaire, mais il va être un peu délicat de corriger ceux de la première dame...
Cette situation inédite ne manquera pas de soulever quelques polémiques, d'autant qu'Audrey Pulvar a dû faire ses adieux à France Inter et renoncer à On n'est pas couché sur France 2, ce qui laisse une impression de "deux poids deux mesures"...
On découvre par ailleurs enfin aujourd'hui le portrait officiel du président. Immortalisé par le photographe, documentariste et cinéaste Raymond Depardon, ce cliché tranche avec celui de Nicolas Sarkozy, lequel avait été photographié par Philippe Warin dans la bibliothèque de l'Élysée. Raymond Depardon a choisi le format carré et le jardin du palais comme le souhaitait le président. "Je me suis interdit le pied. Je voulais qu'il vienne vers moi, qu'il marche. J'ai fait des photos avec un appareil numérique. On a regardé sur un ordinateur. Ensuite, j'ai fait une photo au Leica car c'est un peu ma tradition, l'héritage du photo-journaliste", a expliqué le photographe sur Europe 1. "Pas très content" du résultat, il change d'appareil : "J'ai pris un vieux Rolleiflex que j'avais depuis cinquante ans avec lequel j'avais photographié le général de Gaulle, Édith Piaf, Marlon Brando. Et je ne sais pas pourquoi, il me porte chance."
Ce portrait très nature du président sera affiché dans les 36 000 communes de France.