Si Vanessa Paradis montre en beauté son postérieur de profil pour le magazine Vogue Paris et l'objectif du couple de photographes Inez & Vinoodh, elle ouvre son coeur également avec franchise pour l'interview de la prestigieuse revue. Elle aborde sans fards sa jeunesse, sous le signe du succès et de la pression de la notoriété, ainsi que sa carrière cinématographie et musicale. En effet, elle ne manque de souligner l'immense chance qu'elle a eue de travailler avec les plus grands noms, parmi lesquels celui de Serge Gainsbourg.
Le grand Serge Gainsbourg avait signifié l'envie de travailler avec Vanessa Paradis. Ils se rencontrent chez lui, rue de Verneuil, et est pétrifiée (qui ne le serait pas ?) face au monstre de la poésie contemporaine. Quand elle se souvient de sa première écoute de son CD, lorsqu'il dit qu'il aime toutes les chansons : "Rien que d'y penser, j'en ai encore des frissons. D'autant qu'il était malade et qu'il a fait l'album un an avant de nous quitter."
Serge, c'est un génie, mais ça ne l'empêchait pas parfois de recycler une bonne formule
Cependant, lorsqu'il est revenu sur leur collaboration, Serge Gainsbourg disait à l'époque : "Paradis, c'est l'enfer". Vanessa Paradis réagit sur l'idée que leur relation aurait été houleuse : "On a pas mal dit que je lui en avais fait voir de toutes les couleurs, fait réécrire tous les textes, mais c'est faux. Il les écrivait, il venait nous voir en studio, on les découvrait, on les essayait. Il y en avait des sublimes et parfois, il y avait des phrases faciles que je lui ai demandé de reprendre. Mais on parle d'une phrase ou deux sur trois chansons, rien de plus. (...) Serge, c'est un génie, mais ça ne l'empêchait pas parfois de recycler une bonne formule. Je suis sûre qu'au final, il devait être ravi que je n'ai pas laissé passer une phrase complaisante." Et il créera les tubes Dis-lui toi que je t'aime et Tandem, sur l'album Variations sur le même t'aime sorti en 1990.
Au moment des faits, Serge Gainsbourg n'est pas au meilleur de sa forme et il a toujours son caractère légendaire, fait de sautes d'humeur : "En promo, il a dit que ça avait été l'enfer, qu'on l'avait fait travailler dur, qu'on l'avait fait boire. Je ne l'ai pas très bien compris et pas très bien vécu, pour être tout à fait sincère." Pourtant, ce n'est pas ce souvenir qui primera pour Vanessa Paradis car lorsqu'elle est rentrée du Canada où elle faisait de la promotion, elle découvre un message de Serge Gainsbourg sur son répondeur : "Un message d'excuses d'une tendresse infinie de Serge dans lequel il me disait qu'il était désolé. Je suis incapable de le réécouter mais je l'ai gardé."
Vanessa Paradis aura également le privilège de travailler avec Lenny Kravitz, après avoir entendu et adoré son album Let, Love, Rule. Entourée de musiciens géniaux, elle travaille dur, passant d'une ambiance familiale et protégée à une autre culture et une autre langue : "C'était vraiment l'expérience américaine dans toute sa splendeur et ses vertiges." Elle vivra avec lui une romance de 1992 à 1996.
Retrouvez l'intégralité de l'interview dans Vogue Paris, édition décembre 2015-janvier 2016, en kiosque le 1er décembre.