Cinq mois après les attentats qui ont 130 morts et 350 blessés, Paris a vu le spectre de la paranoïa revenir. Dans la journée du vendredi 11 mars, certains anonymes ont reçu des messages d'alerte provenant de sources dites "internes" demandant promptement de ne pas se déplacer dans les quartiers de la Place de Clichy, Pigalle et Opéra, trois lieux visés par de potentielles attaques terroristes. De quoi installer un climat de peur et raviver de mauvais souvenirs.
D'autant que la menace n'avait rien d'anodine, bien qu'erronée. Ce samedi, deux adolescentes de 15 et 17 ans ont été mises en examen pour avoir proféré des menaces d'attentat sur Facebook. Leur projet, calqué sur le modèle des attaques du 13 novembre, n'était toutefois pas abouti : aucune arme ni explosif n'a été retrouvé à leur domicile, même si la plus jeune projetait d'aller se fournir à Molenbeek en Belgique. Trois jours plus tôt, quatre jeunes femmes, dont trois mineures (y compris les deux jeunes qui ont été mises en examen) étaient interpellées par les enquêteurs de la Direction générale de la sécurité intérieure (DSGI). Selon une source judiciaire, elles envisageaient d'attaquer "une salle de concert parisienne" dument nommée, ce que corrèle également des SMS d'alerte émis par des anonymes. Enfin presque. "De la part d'un ami flic anti gang : 'Risques imminent d'attaques commis par des femmes dans des magasins et centres commerciaux parisiens ce week end.' 9e 10e galerie lafayette casino de paris secteur place de clichy [sic]", peut-on lire dans ce message signé "François Constantin, batteur de Véronique Sanson".
Comment le nom du musicien, qui a effectivement déjà collaboré avec la chanteuse mais aussi Dany Brillant et Richard Bona lorsqu'il n'évolue pas en solo, a pu finir dans ces SMS évoquant des rumeurs d'attentats à Paris ? La question est pour l'heure sans réponse, et on ne sait pas si le fils de Jean Constantin a effectivement fait fuité une note interne. Selon Le Monde, ces faux-messages sont en effet le résultat d'une mauvaise interprétation d'une note interne de la préfecture de police de Paris. Les autorités auraient émis un message destiné aux services de police parisiens, à la suite des interpellations des quatre mineures, pour les prévenir qu'un établissement avait été nommément visé. La note aurait ensuite fuité avant d'être déformée. "Nous avons publié un démenti. C'est une rumeur. Il faut consulter les sites officiels pour se renseigner", s'exaspère une source policière, interrogée par L'Express, alors que dans le même temps, la Préfecture de Police demandait aux internautes de ne pas répandre ce genre de rumeurs.