Patrick Bruel et Alexandre Arcady sont des amis de longue date. Tous les deux nés en Algérie, leurs rapports vont au-delà de ce point commun qui a marqué leurs histoires respectives. Si Patrick Bruel est devenu une star de la chanson dans les années 1980, il s'est aussi imposé au cinéma et c'est Alexandre Arcady, lui-même, qui lui a offert son premier rôle. Connu pour ses films explorant souvent des thèmes liés à l'histoire et à la culture juive nord-africaine, mais aussi pour ses oeuvres axées sur le suspense et le drame, le réalisateur a proposé au chanteur de jouer le rôle de Paulo Narboni dans Le Coup de Sirocco sorti en 1979. Ce long-métrage racontait l'histoire d'une famille de pieds-noirs rapatriés d'Algérie en 1962.
À ce sujet, Alexandre Arcady s'est confié à nos confrères de Soir Mag. Il s'est souvenu des débuts du chanteur à l'écran mais aussi d'une drôle d'anecdote à l'époque où la jeunesse française était en pleine "Bruelmania". Le réalisateur a raconté une scène folle survenue sur les Champs-Elysées à l'époque et sur laquelle beaucoup de choses ont été racontées. "La vérité est la suivante : il débarque un samedi matin à mon bureau pour me faire découvrir une nouvelle chanson. Je n'avais pas de lecteur de cassettes, et nous allons l'écouter dans ma voiture", a-t-il commencé par relater. Puis de continuer son récit ainsi : "Nous décidons ensuite d'aller déjeuner dans une pizzeria voisine où nous sommes repérés par des adolescentes qui sollicitent un autographe. Nous nous réfugions au premier étage pour être tranquilles, tandis qu'une foule s'agglutine devant l'entrée." Craignant d'être bloqués, les deux amis sont escortés par les forces de l'ordre... "Il y avait plus de 1000 personnes et la police est arrivée pour nous exfiltrer", a-t-il conclu amusé.
Si Le coup de sirocco a marqué les début de Patrick Bruel, il a aussi été un moment important dans la carrière de Roger Hanin, la tête d'affiche de ce long-métrage. Alexandre Arcady a reconnu qu'il n'avait pas vraiment prévu de faire appel à cet acteur au départ. La raison ? "Il correspondait au personnage d'Albert Narboni, mais je n'en voulais pas car chaque fois que je le découvrais à l'écran, je le trouvais trop guindé", a-t-il d'abord avoué. Et de poursuivre finalement : "Lorsque je l'ai vu dans 'Le sucre' de Jacques Rouffio, j'ai changé d'avis. La veille de la sortie, il m'a écrit une lettre en me remerciant pour ce film formidable que malheureusement personne n'irait voir. Nous avons passé le cap des trois millions d'entrées ! Sa réaction a été la même pour Le grand pardon, qui a également touché un large public. J''ai fini par le supplier de ne rien me dire le jour où il croirait en l'un de mes films !", a-t-il conclu avec plaisanterie.