Un jour au mauvais endroit, mais vendredi soir juste là où et quand il fallait, au bon moment, après avoir atteint droit au coeur le public... Soirée de célébration, la 30e cérémonie des Victoires de la Musique s'est achevée, le 13 février 2015 au Zénith de Paris, sur une intense note d'émotion, jouée par Calogero.
Rapatrié spécialement depuis Troyes en jet privé à l'issue d'une représentation de sa tournée, Calogero n'a certes pas eu le bonheur de se voir attribuer, par le collège des quelque 600 professionnels appelés à voter, les deux trophées majeurs pour lesquels il était nominé, celui de l'Artiste masculin de l'année allant à un Julien Doré très nature, et celui de l'Album de chansons de l'année consacrant le "tout jeune groupe" formé par Alain Souchon et Laurent Voulzy. Mais - et on parierait que cela lui est plus cher encore - le public a choisi de lui décerner la Victoire de la chanson originale de l'année, plutôt qu'à Souchon et Voulzy (Derrière les mots), Christine and the Queens (Saint Claude) ou Black M (Sur ma route).
Et pour cause, avec Un jour au mauvais endroit, titre extrait de son album Les Feux d'artifice inspiré d'un tragique faits divers, le chanteur d'Echirolles, âgé de 43 ans, a signé un manifeste qui a tourné en boucle sur les ondes. Ecrite par Marie Bastide, fidèle partenaire artistique de Calogero, la chanson est la transcription du choc que celui-ci a ressenti suite au double meurtre de Sofiane Tadbirt et Kévin Noubissi, 21 ans, le 28 septembre 2012 dans son quartier natal de la banlieue de Grenoble.
Très ému de voir cette chanson plébiscitée, Calogero confie : "Je suis ravi que ce soit un vote du public, c'est chouette. (...) C'est une victoire particulière, je suis content que cette chanson ait eu un écho plus fort et ait été plus loin qu'Echirolles, ma ville natale. Tous les soirs, quand je la chante, je pense à Kevin et Sofiane. Ce soir, je pense à leurs parents, leurs amis et au collectif Marche blanche. Ce n'est pas une Victoire de la musique, c'est une Victoire contre la banalisation de la violence, et des armes, et de la mort. Et je voudrais aussi remercier Marie Bastide, qui a su mettre les mots, le soir en 2012, quand le drame est arrivé et que j'ai eu un très grand choc, et a su exprimer ce que je ressentais."