William Sheller n'est pas vraiment de retour. S'il avoue n'avoir plus joué depuis des années et même vendu son piano, l'artiste aux 14 albums sort une autobiographie parfois déroutante de sincérité. Dans une interview à Paris Match parue le 18 mars 2021, le chanteur de 74 ans revient sur les grandes lignes de William (ed. Des Équateurs), notamment sur le moment où il a appris que l'homme qu'il croyait être son père ne l'était pas.
"La Paulette avait mené une vie de patachon, donc ce n'était pas impossible qu'elle m'ait caché quelque chose...", explique-t-il au sujet de sa mère, Paulette. "D'autant que je ne comprenais pas pourquoi je n'avais rien de commun avec cette famille de cinglés, entre ma tante qui voyait Jésus dans son salon et Jack, celui que j'ai longtemps cru être mon père, l'alcoolo qui se prenait pour un aventurier mais qui ratait tout", se souvient-il.
"Donc Paulette me dit : "'Ton père s'appelle Colin ou Thomas, je ne sais plus. Il vient du Michigan.' Je suis rentré sonné chez moi. Ce jour-là, je n'avais plus rien. Plus de racines, plus de famille. Je ne pouvais pas en rester là", raconte William Sheller. Là, il utilise les débuts d'Internet et tombe "sur un Colin Thomas McLeod dans le Michigan". "Il n'y en avait qu'un et je lui ai écrit une lettre", poursuit-il, mais apprend que son père est décédé en 1989.
"C'est Colin Cameron McLeod, mon frère, qui a ouvert ma lettre. Lui savait que j'existais. Un jour, alors qu'il regardait Out of Africa avec notre père, ce dernier lui avait dit : "Moi aussi j'ai connu une magnifique femme blonde, dont j'ai eu un fils en France". Ce qui prouvait bien que mon père m'avait vu, puisqu'il savait que j'étais un garçon", développe le vainqueur de quatre Victoires de la musique.
Sa maman Paulette voulait un "fils à elle seule" et a toujours fait en sorte de garder le secret. "Ce qui m'étonne encore, c'est que j'ai toujours appelé Jack 'Dad'. Quand j'ai reçu la photo de Colin Thomas, j'ai dit 'papa' pour la première fois de ma vie. Désormais quand je rend visite à ma famille à Détroit, tout le monde me dit : 'Mais qu'est-ce que tu lui ressembles !'", confie celui qui a désormais une famille qui lui ressemble. William Sheller a d'ailleurs déjà sa place dans le tombeau familial...