Woodkid, le clip 'Run Boy Run' : La course vers l'âge d'or ne fait que commencer

Malgré le titre pressant et le climat haletant du premier single de son album à venir en fin d'année, The Golden Age, l'attente aura été longue. Woodkid, l'alter ego sur la scène musicale du vidéaste émérite Yoann Lemoine, a dévoilé lundi 21 mai le clip de Run Boy Run, morceau qu'il avait annoncé et présenté pour la première fois en France lors de son concert à la Tour Eiffel en janvier.

Un an après la très intense fresque Iron, épopée chevaleresque en slow motion à laquelle participa Agyness Deyn et qui imposa d'emblée une signature visuelle puissante et magnétique, la saga naissante se poursuit avec son second chapitre : le clip de Run Boy Run débute là où celui d'Iron s'achevait, sur l'image d'un monumental édifice à la géométrie imposante s'érigeant vers le ciel et défiant la nature dans ce qu'elle a de plus sauvage. Premières pierres d'une mythologie que Woodkid est déterminé à bâtir jusqu'à et avec l'avènement de cet âge d'or qu'il nous promet pour l'hiver prochain, l'album The Golden Age.

Cette tour, c'est l'arbre qui cache la forêt. Au bout de la course effrénée d'un jeune "boy", qui, d'écolier, devient guerrier, on découvre en effet une ville, une mégalopole même, une civilisation peut-être, qui se dresse, aveuglante, au bout de la terre. Les amateurs d'heroïc fantasy peuvent commencer à palpiter. Dans la droite ligne de Iron, le clip réalisé par Woodkid pour Run Boy Run joue sur les mêmes codes signatures : course qui traverse l'écran de gauche à droite (symboliquement, le mouvement vers l'avenir) ; effet emphatique de la mise en scène en slow motion d'un mouvement naturellement rapide (procédé qui, paradoxalement, accentue la notion d'urgence) ; utilisation économe de la lumière pour forcer la focalisation (contrastes, silhouettes, mouvements) et aussi, sans doute, pour marquer de manière manichéenne l'existence de deux mondes (forces ténébreuses/ville lumière) ; présence d'un bestiaire symbolique et fantastique (nuée de corbeaux, monstres terrestres)... Tout une imagerie magnifique qu'on avait découverte l'an dernier et que, après des détours de Woodkid réalisateur pour The Shoes (Wastin Time), Lana Del Rey (Born To Die, Blue Jeans) ou encore Drake (Take Care), on est heureux de retrouver, soutenue par une bande-son pleine de souffle. Une sorte de ruée vers l'or...

Woodkid, EP Run Boy Run déjà disponible. En concert au Grand Rex (Paris) le 26 septembre 2012. Album The Golden Age à l'automne 2012.

G.J.