Sous les francs et généreux sourires de Yohann Diniz se cachent des zones d'ombre, des sorties de route qui l'ont parfois privé de lumière. Athlète hors norme, qui a enfin remporté ce titre de champion du monde qu'il convoitait tant à Londres le 13 août dernier, au terme d'un 50 km qu'il a largement dominé du début à la fin et bouclé en 3h33min et 12s, Yohann Diniz impressionne par sa détermination et sa soif de victoire. La star de la marche française aurait pourtant pu sombrer plus d'une fois.
Rencontré avant et après ses vacances en famille dans sa maison de Bucy-le-Long, près de Soisson, par L'Équipe et Libération, le sportif de 39 ans évoque "ses conneries" dans le quotidien sportif, sans vouloir trop en dire parce que ses deux enfants, Antoine (11 ans) et Louise (7 ans et demi), sont présents. "Je ne peux pas le dire", rétorque-t-il à L'Équipe lorsque le journaliste lui demande laquelle a été la pire de toutes, dans une interview publiée le 4 septembre. "Mais je peux vous parler de la bêtise, en matière de comportement. Parfois, quand tu es perdu, tu cherches des figures maternelles ou paternelles auxquelles te raccrocher auprès de pseudo-amis", répond-il sans évoquer de faits précis.
Yohann Diniz lâche malgré tout quelques lignes plus loin : "Plus jeune, j'ai pris des trucs", faisant référence à des drogues. "J'ai fait le con. Mais j'étais civil, pénalement, c'était répréhensible, j'ai d'ailleurs eu un suivi pénal", avoue-t-il à L'Équipe.
Alors que Libération aborde ce même passé répréhensible dans le portait consacré à Yohann Diniz le 4 septembre, le quotidien dépeint une enfance malheureuse : "Il grandit à Épernay, dans la Marne, dans une ambiance difficile. Ses parents se sont rencontrés à 16 ans et se sont vite séparés. Le père est agent de maîtrise, la mère vendeuse dans une grande surface. Yohann est leur souffre-douleur. Le garçon trouve vite refuge chez ses grands-parents, portugais et communistes. S'ensuit l'internat et les premières conneries, la prise de drogues, des gardes à vue et la peur de sombrer."
Des fardeaux qu'il aurait pu traîner longtemps mais dont il a réussi à se séparer, s'engageant tardivement dans le sport de haut niveau.
L'interview de Yohann Diniz et son portrait sont à découvrir en intégralité dans les éditions de L'Équipe et Libération du 4 septembre 2017.