À 39 ans, Yohann Diniz est devenu pour la première fois champion du monde de marche à Londres le 13 août dernier au terme d'un 50 km qu'il a largement dominé du début à la fin et bouclé en 3h33min et 12s. Déterminé à décrocher cette médaille d'or qu'il convoitait tant, le sportif n'a pas failli, soutenu par sa femme et leurs deux enfants, Antoine (11 ans) et Louise (7 ans et demi).
Rentré depuis en France, accueilli comme il se doit par ses supporters à la Gare du Nord de Paris le lendemain de son sacre, accompagné de l'autre champion du monde français Kevin Mayer (sacré sur l'épreuve du décathlon) et de Mélina Robert-Michon (spécialiste du lancer du disque et médaille de bronze à Londres), Yohann Diniz revient sur sa victoire pour L'Équipe (édition du 16 août).
Invité à commenter une séquence en particulier – le moment où il tombe dans les bras de son fils –, le héros français de la marche la revit avec la même intensité. "Là, je viens de franchir la ligne, la course est finie pour moi, je suis champion du monde. Les premières personnes que je vais voir, c'est mon fils, ma fille, ma femme", raconte le marcheur. Antoine fend la foule pour rejoindre son père... "Sur cette photo, c'est le papa qui va réconforter son fils. J'ai entendu mon fils sur le parcours ; à l'arrivée, j'ai reconnu ses pleurs dans le bruit. Je suis allé le prendre dans mes bras, le serrer fort, et lui dire qu'on l'avait fait", se souvient Yohann Diniz.
Du haut de ses 11 ans, Antoine perçoit déjà avec justesse les émotions de son père, soumis à de rudes épreuves avant et pendant la compétition : "Il me voit au quotidien. Il est ma chair, sent mes émotions, quand je suis bien, pas bien. Il emmagasine beaucoup, de l'inquiétude, du stress aussi, mais garde beaucoup pour lui." Mais ces larmes de joie, Antoine les a laissées s'échapper bien volontiers.
Olivia Maunoury