Le 23 juin dernier, Zinedine Zidane célébrait ses 40 ans dont plus de la moitié à faire rêver la France entière. L'homme était pour l'occasion à Aix-en-Provence dans son complexe sportif où, entouré de ses proches, d'inconnus et d'un invité de marque prestigieux en la personne de Ronaldo himself, il a passé sa journée à... jouer au football en disputant un improbable tournoi.
Mais pour l'idole, point de crise de la quarantaine. Bien au contraire. Comme le vin, Zidane s'est affiné avec le temps, plus sûr de lui, plus ouvert et plus prompt à s'exprimer. Le Républicain Lorrain est parti à la rencontre du parrain le plus médiatique de l'association ELA, pour en savoir un peu plus sur l'homme, qui aurait bien pu ne jamais voir les terrains du monde entier. "Le plan B, c'était chauffeur-livreur. A nos heures perdues, quand on était dans le quartier avec les copains, c'était ce que l'on faisait. On aidait ceux qui venaient livrer les magasins et tous les commerces. Je trouvais ça génial à l'époque, parce qu'on gagnait notre petite pièce comme ça. Si je n'avais pas été footballeur, j'aurais été chauffeur-livreur [Il sourit]. Mais peut-être pas toute ma vie", confie-t-il, lui qui, à 12 ans, découvrait le Stade Vélodrome pour la demi-finale de l'Euro 84 entre la France et le Portugal et qui ne s'attendait sûrement pas à cette carrière après avoir usé ses semelles dans les quartiers nord de Marseille.
C'est en intégrant le centre de formation de Cannes qu'il prend conscience de ce que le football peut lui apporter. "J'ai eu la chance de pouvoir m'entraîner à côté du terrain des professionnels : ma vie, je l'ai vue différemment à ce moment-là. Je me suis dit que je pouvais, moi aussi, devenir un jour un joueur professionnel", poursuit l'ex-meneur de jeu des Bleus. Dix-sept ans au plus haut niveau et une fin émouvante où toute la famille était réunie à Madrid pour les adieux du mythique numéro 7. Une première : "Je n'avais jamais eu de larmes sur un terrain, juste beaucoup d'émotions, mais c'était très émouvant. J'ai toujours été assez réservé de ce côté-là, mais là, juste avant le match, je n'y arrivais pas. J'étais à la fin de quelque chose qui était toute ma vie. C'est pour ça que je baissais à chaque fois la tête. J'essayais de cacher mes larmes. Mais tout le monde l'a vu parce qu'il y avait beaucoup de caméras ce jour-là."
Aujourd'hui, c'est sa famille qui a sa priorité. Quand certains sportifs professionnels tombent dans la dépression après avoir mis un terme à leur carrière, Zinedine Zidane profite lui de son temps libre, et "apprend" à vivre, entre études et gestes du quotidien. "J'ai enfin plus de temps à accorder à ma famille, confie-t-il. Par contre, c'est une vie différente dans la gestion du quotidien. Car jusque-là, pour l'organisation, je n'avais pas grand-chose à faire, si ce n'est de penser à mon match et être efficace sur le terrain."
La star aborde également le sujet de son avenir sans en révéler les détails, évoquant à peine un rôle au sein d'un club, entraîneur ou dirigeant. Famille, enfants, éducation, c'est un Zinedine Zidane intime que le Républicain Lorrain dévoile. Mais malgré une retraite dont il profite comme il se doit et Madrid qu'il ne compte pas quitter de sitôt, le Marseillais reste malgré tout l'une des personnalités préférées des Français. Pas question pour autant de devenir une personnalité engagée malgré les appels du pied : "Moi, je n'ai pas envie d'être récupéré. Par contre, ça ne veut pas dire que je n'ai pas un avis sur les choses, bien au contraire. Je m'informe, je suis l'actualité. Mais voilà, quand vous êtes Zidane, quand vous avez quelque chose à dire, vos propos sont parfois déformés ou sujets à des raccourcis abusifs."
Zinedine Zidane intime, c'est à retrouver sur le site du Républicain Lorrain