Biographie
- Naissance : 28 novembre 1970, Rouen
- Âge : 53 ans
- Signe astrologique : Sagittaire
- Résidence : France
Une pratique régulière de la boxe a certainement entraîné Edouard Philippe à encaisser les coups. Homme politique français, son mandat de Premier ministre sous la présidence d'Emmanuel Macron n'aura pas été un long fleuve tranquille, de la crise des Gilets Jaunes à celle du coronavirus...
Edouard Charles Philippe naît à Rouen le 28 novembre 1970. Ses parents sont enseignants de français, comme le sera sa soeur. Il fait ses études primaires et secondaires à Rouen, mais passe son bac à Bonn, en Allemagne, où son père a été muté comme directeur du Lycée Français. Il fait ensuite une prépa hypokhâgne au lycée Janson-de-Sailly à Paris, avant d'obtenir un diplôme de l'Institut d'Etudes Politiques de Paris, ainsi que de l'ENA. Il épouse alors Edith Chabre, qui est depuis directrice exécutive de l'école de droit de l'IEP de Paris. Le couple a trois enfants, Anatole, Léonard et Sarah.
A sa sortie de l'ENA en 1997, Edourad Philippe intègre la fonction publique et il est nommé au Conseil d'Etat, puis il devient avocat en 2004 dans un cabinet privé. En 2007, il rejoint le groupe Areva comme directeur des affaires publiques, jusqu'en 2010. Il est alors impliqué dans les lobbies liés au nucléaire, ce qui renforce sa réputation d'être opposé à l'écologie, une position qu'il confirmera par la suite à plusieurs reprises en soutenant le projet d'aéroport Notre-Dame des Landes à Nantes, une centrale à charbon au Havre ou en s'opposant à diverses lois sur la transition énergétique et le soutien à la biodiversité.
Tout en restant avocat jusqu'en 2012, il occupe ses premiers mandats publics. Il a d'abord soutenu Michel Rocard, du temps de son séjour à Sciences-Po, puis il a rendu sa carte du PS pour se rapprocher de la droite. En 2001, il rejoint l'équipe municipale d'Antoine Rufenacht, maire du Havre, puis il est candidat aux législatives de 2002 dans la 8e circonscription de Seine-Maritime. Alain Juppé, qui voit en lui un disciple, lui propose alors de participer à la fondation de l'UMP. Il y occupe la fonction de Directeur général des services, jusqu'en 2004, à la démission d'Alain Juppé. Il est ensuite Conseiller régional de Haute-Normandie, de 2004 à 2008. Il a entre-temps retrouvé Alain Juppé au ministère de l'Ecologie, du Développement et de l'Aménagement durable, mais le mandat ne dure que quelques semaines, en raison de la défaite de Juppé aux législatives à Bordeaux, qui l'exclut de fait du gouvernement Fillon.
En 2008, Edouard Philippe est élu Conseiller général de Seine-Maritime dans le canton du Havre 5. Il est nommé adjoint au maire dans divers domaines successivement tout en continuant son activité de lobbyiste pour Areva, jusqu'en 2010. Le 24 octobre de cette même année, suite à la démission d'Antoine Rufenacht, il est élu maire du Havre et président de la communauté de l'agglomération havraise. Il est en même temps suppléant du député de la circonscription du Havre ouest, puis à la mort de celui-ci il devient député en mars 2012. Il est élu à ce même poste aux législatives qui suivent, mais se fait remarquer par son absentéisme à l'Assemblée nationale. En 2014, il fait partie d'une liste de 23 députés et sénateurs dont la déclaration de patrimoine est jugée douteuse par la Haute autorité de transparence (issue d'une loi, qu'il avait combattue, pour s'assurer de la transparence de la vie publique). Il doit ainsi actualiser sa déclaration de patrimoine. Cela n'empêche en rien sa réélection au premier tour à la mairie du Havre en mars 2014. Il est considéré comme l'édile inamovible de la ville, en dépit d'un rapport de la Chambre régionale des comptes, établi en 2018, qui indique que l'endettement du Havre s'est fortement accentué depuis qu'il en est maire.
En 2016, il est porte-parole d'Alain Juppé lors de sa campagne pour les primaires du PR, puis quitte celle de François Fillon dès le début des révélations sur ce qui va devenir "l'affaire Fillon". Avec la loi sur le non-cumul des mandats, il renonce à se présenter aux législatives de 2017, préférant rester maire du Havre, où il se représente en 2020, pour s'assurer une voie de sortie quand sera venu la fin de son mandat ministériel. En attendant, il est remplacé par son premier adjoint, Luc Lemmonier, qui assure une sorte d'intérim.
En effet, en mai 2017, il est nommé Premier ministre par Emmanuel Macron au lendemain de son investiture comme président de la République. Les deux hommes s'étaient pourtant opposés à plusieurs reprises par le passé, mais si pour la première fois un président ne choisit pas un Premier ministre dans sa propre famille politique, c'est pour marquer une rupture et une volonté d'ouverture, en l'occurrence vers la droite. Edouard Philippe est alors désavoué par son parti, Les Républicains, mais sans être formellement exclu. Il ne renouvellera pas son adhésion, le moment venu.
Au poste de chef du gouvernement, Edouard Philippe doit faire face à une rapide décroissance de la cote de confiance qui accompagnait Emmanuel Macron au début de son quinquennat, affronter la crise du Mouvement des Gilets Jaunes (grogne accompagnant la réforme des retraites), puis la pandémie de coronavirus au printemps 2020. Une gestion de crise certes inédite, mais qui est globalement remise en cause par un grand nombre de gens et d'observateurs.