Des perquisitions étaient en cours ce mercredi 3 avril 2024 à la mairie du Havre et au siège de la communauté urbaine, dans le cadre d'une enquête du parquet national financier ouverte en décembre 2023 et visant notamment l'ex-Premier ministre Edouard Philippe, a appris l'AFP de sources judiciaires et proches du dossier. Cette enquête a été ouverte après le dépôt d'une plainte et porte sur des soupçons de "prise illégale d'intérêts, favoritisme, détournement de fonds publics et harcèlement moral", a précisé la source judiciaire, confirmant une information du Monde.
Cette enquête viserait également l'adjointe au maire du Havre en charge de l'innovation et du numérique Stéphanie de Bazelaire, ainsi que la directrice générale des services de la communauté urbaine, Claire-Sophie Tobias.
Pour rappel, l'affaire remonte au mois de juillet 2020. Edouard Philippe, alors président de la communauté urbaine, avait signé une convention d'objectifs pluriannuelle pour l'exploitation et l'animation de la Cité numérique du Havre avec Stéphanie de Bazelaire. Cette dernière était présidente bénévole de l'association LH French Tech mais aussi conseillère communautaire d'Edouard Philippe. Ce qui représente un conflit d'intérêt.
De plus, LH French Tech, qui devait empocher 2,154 millions d'euros, était la seule association candidate, comme l'avait précisé le journal Le Monde. C'est l'ancienne directrice générale adjointe de la communauté urbaine Le Havre Seine Métropole qui avait donné l'alerte. Elle assurait, suite à ça, avoir été écartée et harcelée moralement, son contrat de trois ans n'ayant pas été renouvelé.
La communauté urbaine du Havre avait expliqué à l'AFP, dans une déclaration officielle au moment du dépôt de la plainte en septembre 2023, que ces trois élus "n'étaient pas informés" de celle-ci : "Si cette procédure était avérée, ils seraient évidemment et en toute sérénité à la disposition du Parquet National Financier pour faire valoir leur bon droit", était-il ensuite précisé.
Edouard Philippe, Stéphanie de Bazelaire et Claire-Sophie Tasias restent présumés innocents des faits qui leur sont reprochés jusqu'au jugement définitif de cette affaire.