Reconnu coupable de meurtre sur conjoint par la cour d'assises, Jonathann Daval a été condamné le 21 novembre 2020 à vingt-cinq ans de prison après le décès de celle qu'il avait épousée, Alexia, et se trouve à la maison d'arrêt de Dijon. La fin d'un procès contre un homme qui avait dans un premier temps menti, affichant ses larmes aux côtés des parents de la victime, devant la France entière. Des images qui ont marqué la mémoire collective. Face à ce féminicide, la mère du coupable a décidé de prendre la parole. Martine Henry a dévoilé son vécu de l'affaire Daval dans le livre Moi, maman de Jonathann Daval (éditions Michalon), profitant au passage pour balayer d'un revers de la main les rumeurs d'homosexualité de son fils. Dans cet ouvrage, elle s'attache également à faire un portrait de la victime, refusant, malgré la tragédie qu'elle reconnaît, d'en faire une femme parfaite.
Par rapport à sa famille, nous sommes des petits
Jonathann Daval a rencontré Alexia par l'intermédiaire de son frère Yohann quand il avait 21 ans. Elle en avait 17 et aurait eu le coup de foudre pour son fils qui lui, ne s'imaginait pas qu'on puisse s'intéresser à lui. La première fois que Martine Henry rencontre la jeune femme, elle est conquise. Cependant, peu à peu, elle trouve qu'Alexia prend ses distances et montre clairement que la famille de son amoureux n'est "pas assez bien" : "Une fois qu'elle s'est retrouvée à Besançon, en faculté de psychologie, c'était fini. Elle ne touchait plus terre, on était devenus pas assez bien pour elle, on le ressentait très fortement. (...) Nous, par rapport à sa famille, nous sommes des petits. Elle ne s'est jamais gênée pour nous le dire, nous le faire ressentir." Son fils, lui, ne s'opposait jamais à sa femme.
Pour étayer ses propos, la mère de Jonathann Davall raconte des souvenirs. A cause d'une plaisanterie - Martine Henry s'était moquée du fait que son fils n'arrive pas à allumer le gaz de son four pour faire cuire des pizzas -, Alexia aurait quitté les lieux avec son mari. Le couple pouvait alors passer de longs mois sans aller voir la famille du côté de Jonathann. Lors d'un séjour en camping à la ferme, la jeune femme aurait aussi clairement montré qu'elle ne s'y sentait pas à l'aise.
Je veux être juste et réaliste.
Pour justifier le fait de faire un portrait peu élogieux de son ancienne belle-fille, l'autrice du livre explique : "C'est étrange de se remémorer tout cela maintenant qu'elle n'est plus. Quand quelqu'un meurt, on a tendance à retenir que le bon et le beau. Moi, je veux être juste et réaliste. C'est mon caractère, un caractère entier. Alexia était quelqu'un de formidable et ce qui est arrivé est une tragédie. Il n'empêche qu'elle n'était pas l'être parfait que ses parents ont voulu dépeindre dans les médias. Elle était humaine. Tout simplement."
Moi, maman de Jonathann de Martine Henry aux éditions Michalon