C'est une interview qui risque de faire beaucoup de remous dans une affaire déjà particulièrement sensible. Partis avec le XV de France de Fabien Galthié début juillet pour la tournée d'été des Bleus en Amérique du Sud, Hugo Auradou et Oscar Jegou sont toujours sur place alors que tous leurs coéquipiers sont partis. Les deux rugbymen âgés respectivement de 20 et 21 ans, sont visés par une plainte pour viol aggravé en réunion et après avoir passé plusieurs jours en prison, la justice argentine leur a accordé le placement en résidence surveillée, dans une maison de Mendoza, la ville où les faits se seraient déroulés.
Plusieurs personnes se sont exprimées depuis le début de l'affaire, à commencer par le sélectionneur, qui a pris une grande décision et s'apprête à revenir en Argentine pour soutenir les deux hommes. "Pour le groupe, pour la délégation, ça a été vécu comme un traumatisme, une forme de sidération quand on a appris les nouvelles et lorsque la police a débarqué à l'hôtel à Buenos Aires. Ça a été une journée très difficile, très, très dure. Un moment très difficile à vivre", s'est exprimé Fabien Galthié quelques jours après le début de l'histoire. S'il n'est pas avec eux, Antoine Dupont a brisé le silence sur l'affaire Auradou/Jegou auprès de nos confrères du Midi Libre. "Cela nous a forcément impactés, cela reste des coéquipiers. On est désolés de ce qui s'est passé là-bas", a déclaré celui qui se trouve actuellement aux Jeux olympiques de Paris avec l'équipe de France de rugby à 7.
S'ils sont quelques-uns à bien avoir voulu s'exprimer sur cette affaire, la plaignante était restée discrète jusqu'à aujourd'hui, puisqu'elle vient de s'exprimer auprès du quotidien argentin Diario Uno. "Les preuves sont indiscutables et réelles. Ils m'ont piégée dès le début. Dans la boîte de nuit, j'ai dit 'non' au fait d'avoir des relations", assure la femme de 39 ans, mère de deux enfants, avant d'en dire plus sur son état psychologique depuis ces évènements : "Je ne vais pas bien. Je suis toujours en lipothymie (sensation de malaise sans perte de connaissance, ndlr) et avec des malaises tous les jours. En plus, ma famille est très affectée et mes parents ont des problèmes de santé." Concernant les faits, qui se seraient déroulés dans la nuit du 6 au 7 juillet dernier, la plaignante ne donne aucun détail ni précision, mais elle affirme ressentir "beaucoup d'humiliation" encore aujourd'hui.
Oscar Jegou et Hugo Auradou restent présumés innocents des faits qui leur sont reprochés jusqu'à clôture du dossier par la justice.