Parfois, la passion continue certaines personnes à des situations dramatiques et c'est exactement de qui est arrivé à l'un des présidents les plus emblématiques du football français. Si les amoureux de la Ligue 1 connaissent parfaitement Jean-Michel Aulas, qui a été à la tête de l'Olympique lyonnais pendant plusieurs décennies, ils ont également beaucoup d'estime pour Gervais Martel, dont le destin est lié à jamais au Racing Club de Lens. L'homme d'affaires de 68 ans a été président du club de 1988 à 2012, avant de revenir entre 2013 et 2017. Une grande partie de sa vie qu'il raconte aujourd'hui dans son autobiographie Y a rien qui va mal (En Exergue, 2023).
Ce mercredi matin, Gervais Martel a accordé une interview au Parisien dans laquelle il revient sur sa période à la tête du club nordiste. Dans son livre, il explique s'être ruiné pour son club : "Tous mes actifs, dont mon hôtel et mon golf à Arras, ont été vendus au bénéfice du club." Malgré tout, l'homme d'affaires né à Oignies (Pas-de-Calais) ne regrette rien, même si ses proches ont alors dû l'aider financièrement. "J'ai été à la rue. Mais je n'ai aucun regret d'avoir perdu tout mon argent pour le foot. Je suis tellement confiant que seul l'avenir m'intéressait. Le passé, je m'en fous", assure-t-il aujourd'hui.
Devenant consultant récurrent sur la chaîne L'Équipe, l'ancien président du RC Lens a une philosophie de vie en adéquation avec les actions qu'il a prises. "Franchement, je n'allais pas pleurer d'avoir perdu de l'argent pour un club qui rendait les gens heureux. On me redirait de faire la même chose de ma vie avec la même fin, je le ferai quand même", insiste Gervais Martel.
Ce business-là, il ne vaudrait pas la peine que j'y laisse mon pognon
Malgré tout , les gros changements dans le monde du football et les sommes d'argent toujours plus importantes ont fait changer d'avis l'homme d'affaires. "Trop de pognon partout dans ce foot. C'est devenu le culte de la personnalité avec une rentabilité immédiate. Ce business-là, il ne vaudrait pas la peine que j'y laisse mon pognon", conclut-il.