Devenir maman, ça fait changer la façon de voir le monde et d'appréhender le quotidien. Adèle Exarchopoulos l'a vécu avec son fils Ismaël, tout comme sa comparse Leïla Bekhti avec qui elle partage l'affiche du drame de Jeanne Herry, Je verrai toujours vos visages. Le film, attendu en salles ce mercredi 29 mars, parle du sujet très peu abordé de la justice restaurative. Une sorte de thérapie permettant à des victimes et leurs bourreaux d'échanger après des attaques. Du braquage au vol en passant par l'inceste, les thèmes les plus difficiles font partie du long-métrage.
Leïla Bekhti campe le rôle de Nawelle, une jeune femme braquée sur son lieu de travail qui rencontre l'homme qui lui a fait du mal et l'a brisée. Ce rôle difficile lui a tout de suite parlé : "À la lecture du scénario, j'ai découvert l'action de ces gens, pour la plupart bénévoles, qui travaillent dans ce dispositif et je me suis dit que cela redonnait foi en l'humanité. J'admire aussi les victimes qui se lancent dans cette démarche. Je ne sais pas si j'aurais ce courage" révèle-t-elle dans une interview à Télé Star.
D'ailleurs, si elle était personnellement confrontée à une situation telle qu'une agression sur ses trois enfants, fruits de ses amours avec l'acteur Tahar Rahim, Leïla Bekhti ne pense pas pouvoir faire de cadeau en dépit de son tempérament doux et compréhensif : "L'idée d'entamer un dialogue avec la personne qui m'a fait du mal, ça me parle. Je pense que j'aurais besoin de poser des questions pour tenter de comprendre son geste, poursuit-elle. Mais si cela atteignait mes enfants, je ne sais pas si j'arriverais à pardonner."
Dans les colonnes de Vanity Fair en mai dernier, Leïla Bekhti expliquait d'ailleurs qu'elle n'exposerait jamais ses enfants, de quelque manière que ce soit. Et encore moins sur les réseaux sociaux : "Montrer mes enfants, je ne le ferais pas. Même pas un bout de leur pied. Le rapport que j'entretiens avec les réseaux sociaux est étrange. (...) Par exemple, on ne sait jamais où je pars en vacances ni avec qui." Et s'ils ne se privent évidemment pas de sorties en famille avec Tahar Rahim, hors de question de dévoiler le vrai métier de papa et maman.
Ils ont d'ailleurs les meilleures armes pour contrer toutes les situations délicates : "Un jour, mon fils marchait dans la rue, et je faisais la couverture d'un magazine. Et mon fils évidemment n'a pas du tout compris pourquoi sa maman était là. Il dit 'C'est maman'." Ce à quoi le papa a vite rétorqué, sauvant sa belle au passage : "Oui, elle savait qu'on passait par là donc elle a mis une photo d'elle'." Tahar, ce héros.