Les dernières années ont été particulièrement fastes pour Angèle. La chanteuse belge de 27 ans maintenant a connu un succès affolant alors qu'elle débutait à peine sa carrière. Une réussite qui a atteint son paroxysme avec son premier album, Brol, écoulé à plus d'un million d'exemplaires - un double disque de diamant synonyme de véritable prouesse à l'ère du streaming, ainsi que des tubes générationnels lourds de sens comme l'incontournable Balance ton quoi ou bien Ta Reine.
Si son deuxième effort baptisé Nonante-Cinq et paru en 2021 n'a pas bénéficié du même plébiscite populaire, il est toutefois certifié triple disque de platine (soit plus de 300 000 ventes). Des chiffres dont peu d'artistes musicaux peuvent se tarir aujourd'hui. Loin de se contenter de cet accomplissement, elle multiplie également les projets cinématographiques, puisqu'elle était à l'affiche du dernier long-métrage de Leos Carax, Annette, et tiendra également le rôle de Falbala dans le tant attendu Astérix et Obélix : L'Empire du Milieu de Guillaume Canet, à paraître prochainement.
Le rapport à ma sensualité et à ma sexualité a radicalement changé
De quoi faire d'Angèle une icône dans années 2020, et créer l'intérêt des fans comme des médias pour la vie de la jeune femme. Elle se retrouve aujourd'hui à la une du prestigieux magazine Vogue, auquel elle a également accordé un entretien fleuve dans lequel elle jette un regard sur sa carrière et se livre en toute franchise, mais toujours avec pudeur, sur des sujets intimes.
Ainsi, cette interview somme toute classique prend une toute autre dimension lorsqu'elle évoque frontalement sa bisexualité, sujet qui a fait couler énormément d'encre. "Le rapport à ma sensualité et à ma sexualité a radicalement changé", débute-t-elle. Interrogée sur sa scolarité au sein d'un collège catholique, la vedette dit ne pas en garder un bon souvenir, notamment du fait "qu'ils nous répétaient que c'est contre-nature d'être homosexuel..." Elle affirme par ailleurs qu'à 13 ans, elle sentait déjà qu'elle était "aussi attirée par les filles".
J'aime vraiment les garçons, autant que les filles
Questionnée sur la honte qu'elle a pu ressentir à ce sujet, elle répond : "Il n'y a rien à faire : tu marches dans la rue, à l'aéroport, tu regardes les publicités... quand on te montre un couple, c'est toujours un couple hétéro, et si c'est un couple gay, c'est le sujet. (...) Donc, au départ, l'attirance pour les filles, c'est un truc que je réprimais, bien sûr. Mais étant bi, ça m'arrangeait d'être aussi attirée par les mecs – car j'aime vraiment les garçons, autant que les filles. Ça faisait que c'était plus simple de le dissimuler, enfin de me le dissimuler."
Et le cheminement avant d'assumer cette sexualité a été pour le moins tortueux. "Quand j'ai éprouvé des sentiments pour une fille, au point de vivre une relation, je n'ai plus pu considérer les filles comme une parenthèse. Je me disais à l'intérieur : 'Angèle, toute ta vie t'as essayé de garder cette porte close, maintenant qu'elle est ouverte, on y est.' J'ai beau avoir pris la parole sur l'homosexualité, avoir écrit Ta Reine et pas Ton Roi, être devenue une icône bisexuelle pour certains, il y a mille petites choses de la vie quotidienne qui te rappellent que tu es en marge", argumente la jeune femme.
Je suis plus en phase avec l'idée du polyamour
Angèle confesse par la suite que sa notoriété ne l'a pas aidée à assumer ces désirs. Et alors que la question sur son statut amoureux actuel arrive, elle assure : "Ça, je ne veux plus y répondre... parce que ma vision du couple a tellement changé. À ce moment-ci de ma vie, je ne le perçois plus comme un lien essentiellement exclusif. Je suis plus en phase avec l'idée du polyamour, donc ce serait rentrer dans des détails trop intimes de commencer à expliquer ce que je vis".
Mais une chose est sûre, les enfants, ce n'est pas pour tout de suite. "Quand je vois mes amis plus âgés qui sont parents, ça m'angoisse assez. Disons que je ferai le point dans cinq ans. Mais déjà, avant d'entreprendre la création d'un être humain, je voudrais arriver au bout d'une bonne thérapie pour me connaître à fond, et être sûre de ne pas reproduire inconsciemment des mécanismes sur mes - éventuels - gosses", admet-elle lors de cette interview qui aura finalement été riche en enseignements sur la vie personnelle de la star belge.