Le verdict est tombé pour le fameux sosie de Serge Gainsbourg... Reconnu coupable d'avoir poignardé son rival et double de Johnny Hallyday, en juillet 2011 à Épinal, l'accusé vient d'être condamné à deux ans de prison, lundi 17 juin, par la Cour d'assises des Vosges. Denis Colnot (48 ans), de son vrai nom, croisait régulièrement son ennemi Michel P. lors de concours de sosies locaux, avant que la gueguerre ne dégénère.
Durant l'audience, l'avocat général a décrit Denis Colnot et Michel P. comme "deux dominants qui ont besoin de se chercher", évoquant également une "sorte de bataille de gamins." Ennemis mais également voisins, les faux Johnny et Gainsbourg s'échangeaient en effet des SMS d'insultes avant que le drame se produise. À la barre, le faux Gainsbourg a pourtant assuré ne pas avoir cherché à commettre un meurtre, même si le coup de couteau a été porté à quelques millimètres de la carotide. "Je reconnais le coup de couteau mais je n'avais pas l'intention de tuer", a-t-il déclaré, racontant également sa vie marquée par la violence de son père, puis la misère, la dépression et l'alcool. "J'ai fait une connerie, mais il ne fallait pas m'emmerder", a-t-il ajouté.
Pour sa défense, Denis Colnot a également déclaré qu'il ne supportait plus les humiliations répétées du faux Johnny qui le qualifiait souvent de "cas social" et avait même porté plainte contre lui pour harcèlement, cinq jours avant le drame. Pourtant, Michel P., au faux air de Léo Ferré, a décrit ses rapports passés avec le faux Gainsbourg comme "taquins et gentils" devant les jurés.
Dans l'après-midi du 23 juillet 2011, "Johnny" a toutefois bien failli mourir à cause de cette rivalité. Michel P., qui travaille pour la mairie, tond la pelouse de leur résidence, située dans un quartier populaire d'Épinal, quand il est invectivé par Denis Colnot, à qui il répond. Le faux Gainsbourg descend alors de son appartement avec un couteau de cuisine qu'il plante dans la gorge du faux Johnny, à quelques millimètres de la carotide. "Il était sous emprise de l'alcool, comme souvent, mais je ne l'avais jamais vu dans cet état-là. Ils se sont provoqués, puis j'ai vu Denis sortir le couteau, et je me suis demandé 'Qu'est-ce qu'il va se passer?'", avait raconté Daniel, un voisin témoin, à l'AFP. Il a couru, il l'a planté à plusieurs reprises, puis il est remonté dans son appartement et a nettoyé son couteau. Après, Denis était comme paralysé, il ne disait plus rien."
Denis Colnot, qui a déjà purgé une grande partie de sa peine, devrait être libéré dans un mois selon ses avocats Me Gérard Welzer et Me Rémi Stephan.