L'affaire Nicolas Hulot a mis en lumière une omerta qui touche les milieux de la télévision et de la politique. Star de TF1 et ancien ministre de la Transition écologique sous la présidence d'Emmanuel Macron, il fait face à des accusations de harcèlement, agressions sexuelles et viol par plusieurs femmes, dévoilée dans une enquête d'Envoyé spécial le 25 novembre dernier. A présent, Paris Match s'intéresse à celles et ceux qui savaient. Parmi ces personnes, une ancienne ministre sous Lionel Jospin, dont la fille affirme avoir été la victime du présentateur d'Ushuaïa.
"Ma fille a été soulagée d'apprendre qu'une enquête judiciaire avait été ouverte. Elle se tient prête à témoigner devant les policiers", dévoile à Paris Match une ancienne ministre du gouvernement Jospin qui confirme à la revue que son enfant aurait été agressée par Nicolas Hulot. En effet, suite au scandale, le Parquet de Paris a décidé d'ouvrir une enquête, même si les faits sont prescrits.
Les faits remonteraient à 2006, pendant la campagne présidentielle de 2007 de l'aventurier écologiste. "Il lui avait donné rendez-vous dans un appartement parisien. Elle ne s'est pas méfiée, parce que je le connaissais bien. Les jouets de ses enfants traînaient par terre...", raconte la femme politique à Paris Match. Le candidat à l'élection aurait tenté de l'embrasser mais elle l'a repoussé. Il l'aurait poursuivi alors autour du canapé. Elle a essayé de s'enfuir mais la porte, fermée à clef, a résisté. Quand elle a réussi à partir, elle s'est retrouvée pieds nues. "Elle était furieuse, elle l'a raconté ensuite en le traitant de pauvre type. Il avait osé lui dire que 'à [lui], on ne disait pas non' !" se souvient l'ancienne ministre à Paris Match.
Cette dernière assure qu'elle n'a jamais cherché à dissuader sa fille de parler, car c'était ce qui était dit sur RMC le matin de la diffusion d'Envoyé spécial. Nicolas Poincaré déclarait alors : "Cette fille de ministre a longtemps hésité à témoigner. Elle a même une fois donné rendez-vous à la journaliste d'Envoyé spécial avant de décommander alors que l'équipe de France 2 était déjà dans le TGV pour rejoindre la jeune femme chez elle dans l'Est où elle vit. Sa mère, à l'époque, l'avait encouragée à ne pas témoigner mais finalement, elle avait fait le choix de tout raconter."
Son témoignage n'apparaît finalement pas dans le magazine d'Elise Lucet sur France 2. Cependant, l'ampleur prise par l'épisode d'Envoyé spécial a permis à de nombreuses femmes de parler, comme Maureen Dor, qui se présente comme une victime de Nicolas Hulot et a publié une lettre puissante. Aujourd'hui, Nicolas Hulot n'est plus un intouchable, les membres du gouvernement ont pris leur distance et cela permet à ces femmes qui craignaient de toucher à l'icône populaire d'oser raconter. L'une des premières, Pascale Mitterrand, petite-fille de l'ancien président, l'avait fait en 2018 pour l'Ebdo, demandant à préserver son anonymat. Son nom avait été malgré tout révélé, l'entraînant dans la tempête médiatique à l'heure où l'ex-star de TF1 était encore très soutenue. Aujourd'hui, les femmes qui accusent craignent de moins en moins à révéler leur visage, comme celles qui attaquent une autre légende du PAF, Patrick Poivre d'Arvor, ami de Nicolas Hulot avec qui il aurait participé à un jeu choquant révélé par Paris Match.
Nicolas Hulot reste présumé innocent des accusations portées contre lui.
Retrouvez l'intégralité du dossier dans le numéro du 2 décembre de Paris Match.