L'histoire se répète pour Nicolas Hulot, ou presque. Comme en 2018 quand l'Ebdo annonce révéler un dossier explosif sur lui et qu'il se présente la veille de la sortie du magazine devant Jean-Jacques Bourdin, l'ancien animateur de télévision et ministre de la Transition écologique était de retour dans les locaux de la chaîne mais face à Bruce Toussaint. Il voulait se défendre des accusations que plusieurs femmes portent contre lui dans l'enquête d'Envoyé spécial, l'émission de France 2 qui est diffusée le lendemain de son intervention, ce 25 novembre 2021. Très remonté, le présentateur historique d'Ushuaïa annonce son retrait de la vie publique et nie toutes les accusations d'agressions sexuelles, viol et harcèlement. Sur les ondes de RMC, on en apprend plus dans Apolline Matin sur la teneur de ses informations.
Si personne n'a encore vu le reportage d'Envoyé spécial car France 2 a refusé de communiquer en amont, le journaliste Nicolas Poincaré livre des détails sur les plaignantes. L'accusation la plus grave remonte à 1989 à la sortie d'une émission de radio. La jeune femme, mineure à l'époque, était venue assister à une émission de radio sur France Inter en 1989 : "L'animateur l'avait raccompagnée à la gare et sur le parking, il aurait tenté de lui imposer une relation sexuelle." Une autre femme l'accuse de faits qui se seraient déroulés à Moscou où elle travaillait dans les années 1990, au sein de l'ambassade de France à Moscou : "Elle l'a accompagné pour l'aider dans des démarches administratives et selon elle, il l'aurait agressé sexuellement dans un taxi."
C'est le troisième témoignage qui pourrait faire le plus de bruit car il vient de la fille d'une "ancienne ministre en vue" sous le gouvernement Jospin. Le reporter de RMC a obtenu quelques informations par la journaliste d'Envoyée spéciale, Virginie Vilar qui a enregistré ce témoignage il y a plus de trois ans : "Cette jeune femme avait raconté avoir eu rendez-vous avec Nicolas Hulot dans un appartement parisien. Il aurait fermé la porte à clef avant de l'agresser. Elle aurait finalement réussi à prendre la fuite, pieds nus. Cette fille de ministre a longtemps hésité à témoigner. Elle a même une fois donné rendez-vous à la journaliste d'Envoyé spécial avant de décommander alors que l'équipe de France 2 était déjà dans le TGV pour rejoindre la jeune femme chez elle dans l'Est où elle vit. Sa mère, à l'époque, l'avait encouragée à ne pas témoigner mais finalement, elle avait fait le choix de tout raconter."
Toutefois, Pascale Mitterrand, petite-fille de l'ancien président, qui avait porté plainte en 2008 (pour des faits de viol remontant à 1997) contre Nicolas Hulot, n'apparaît pas dans l'enquête d'Envoyé spécial. Sa plainte a été classée sans suite après une courte enquête pour prescription des faits. L'accusatrice savait que cela risquait d'arriver et ne souhaitait pas tant des poursuites judiciaires que de mettre l'homme face à sa conscience, avait-elle confié à l'Ebdo.
Lors de la révélation de cette affaire, Nicolas Hulot était encore ministre sous la présidence d'Emmanuel Macron et au sein du gouvernement d'Edouard Philippe. Il avait reçu, au nom de la présomption d'innocence, leur soutien, mais également celui de Marlène Schiappa. Aujourd'hui, le discours est différent. La veille de la journée de lutte contre les violences faites aux femmes, la ministre déléguée en charge de la Citoyenneté a déclaré sur BFMTV le 23 novembre 2021 : "S'il y a des éléments, j'espère que la justice ouvrira une instruction."
Nicolas Hulot reste présumé innocent des faits qui lui sont reprochés.